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Ecclésiaste 2.7 Auguste Crampon
Les plaisirs, les richesses et le travail
1 J’ai dit dans mon cœur : « Viens donc, je t’éprouverai par la joie ; goûte le plaisir !?» Et voici, cela est encore une vanité. 2 J’ai dit du rire : « Insensé !?» et de la joie : « Que produit-elle ?» 3 Je m’appliquai dans mon cœur à livrer ma chair au vin, tandis que mon cœur me conduirait avec sagesse, et à m’attacher à la folie, jusqu’à ce que je visse ce qu’il est bon pour les enfants des hommes de faire sous le ciel durant les jours de leur vie. 4 J’exécutai de grands ouvrages, je me bâtis des maisons, je me plantai des vignes ; 5 Je me fis des jardins et des vergers, et j’y plantai des arbres à fruit de toute espèce ; 6 je me fis des réservoirs d’eau, pour arroser des bosquets où croissaient les arbres. 7 J’achetai des serviteurs et des servantes, et j’eus leurs enfants nés dans la maison ; j’eus aussi des troupeaux de bœufs et de brebis, plus que tous ceux qui furent avant moi dans Jérusalem. 8 Je m’amassai aussi de l’argent et de l’or, et les richesses des rois et des provinces ; je me procurai des chanteurs et des chanteuses, et les délices des enfants des hommes, des femmes en abondance. 9 Je devins grand et je l’emportai sur tous ceux qui étaient avant moi dans Jérusalem ; et même ma sagesse demeura avec moi. 10 Tout ce que mes yeux désiraient, je ne les en ai pas privés; je n’ai refusé à mon cœur aucune joie ; car mon cœur prenait plaisir à tout mon travail, et ce fut ma part de tout mon travail. 11 Puis j’ai considéré toutes mes œuvres que mes mains avaient faites, et le labeur que leur exécution m’avait coûté ; et voici, tout est vanité et poursuite du vent, et il n’y a aucun profit sous le soleil. — Fin du sage et de l’insensé. —
Le même sort pour tous
12 Alors j’ai tourné mes regards vers la sagesse pour la comparer avec la sottise et la folie. Car quel est l’homme qui pourrait venir après le roi, lui à qui on a conféré cette dignité depuis longtemps ? 13 Et j’ai vu que la sagesse a autant d’avantage sur la folie, que la lumière sur les ténèbres : 14 Le sage a ses yeux à la tête, et l’insensé marche dans les ténèbres. Et j’ai aussi reconnu qu’un même sort les atteindra tous deux. 15 Et j’ai dit dans mon cœur : « Le même sort que celui de l’insensé m’atteindra moi aussi ; à quoi bon donc toute ma sagesse ?» Et j’ai dit dans mon cœur que cela encore est une vanité. 16 Car la mémoire du sage n’est pas plus éternelle que celle de l’insensé ; dès les jours qui suivent, tous deux sont également oubliés. Eh quoi ! Le sage meurt aussi bien que l’insensé ! 17 Et j’ai haï la vie, car ce qui se fait sous le soleil est mauvais à mes yeux, car tout est vanité et poursuite du vent. — Chacun doit laisser à d’autres le fruit de son travail. — 18 Et j’ai haï tout mon travail, que j’ai fait sous le soleil, et que je laisserai à l’homme qui viendra après moi. 19 Et qui sait s’il sera sage ou insensé ? Cependant il sera maître de mon travail, dans lequel j’ai mis ma peine et ma sagesse sous le soleil. C’est encore là une vanité. 20 Et j’en suis venu à livrer mon cœur au découragement, à cause de tout le travail que j’ai fait sous le soleil. 21 Car, qu’un homme qui a déployé dans son travail sagesse, intelligence et habileté, en laisse le fruit en partage à un homme qui n’y a pas travaillé : c’est encore là une vanité et un grand mal. 22 En effet, que revient-il à l’homme de tout son travail, et du souci de son cœur, qui le fatiguent sous le soleil ? 23 Tous ses jours ne sont que douleur, ses occupations que chagrins ; la nuit même son cœur ne se repose pas : c’est encore là une vanité. — Conclusion — 24 Il n’y a rien de meilleur pour l’homme que de manger et de boire, et de faire jouir son âme du bien-être, au milieu de son travail ; mais j’ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu. 25 Qui, en effet, peut sans lui manger et jouir du bien-être ? 26 Car à l’homme qui est bon devant lui, il donne la sagesse, la science et la joie ; mais au pécheur, il donne le soin de recueillir et d’amasser, afin de donner à celui qui est bon devant Dieu. C’est encore là une vanité et la poursuite du vent.