1 Sur ma couche, dans les nuits, j’ai cherché celui que mon âme aime ; je l’ai cherché et ne l’ai pas trouvé. 2 Je me lèverai donc et je parcourrai la ville ; dans les rues et sur les places, je chercherai celui que mon âme aime … Je l’ai cherché et ne l’ai pas trouvé. 3 Les guets m’ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville : L’avez-vous vu, celui qu’aime mon âme ? 4 À peine les avais-je dépassés, que j’ai trouvé celui qu’aime mon âme. Je l’ai saisi et je ne l’ai pas lâché que je ne l’aie amené dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a conçue … 5 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n’éveillez pas, oh ! Ne réveillez pas l’amour jusqu’à ce qu’il le veuille. 6 Qui est celle-là, qui monte du désert, comme des palmiers de fumée, entourée d’un nuage de myrrhe et d’encens, de toute poudre odorante de marchands ? 7 Voici la litière de Salomon ! Soixante hommes vaillants l’entourent, d’entre les hommes vaillants d’Israël ; 8 tous maniant l’épée, exercés au combat ; chacun son épée sur la hanche, à cause des frayeurs dans les nuits. 9 Le roi Salomon s’est fait faire un palanquin de bois du Liban. 10 Il en a fait les colonnes d’argent, le dossier, d’or, le siège, de pourpre ; l’intérieur en a été brodé par l’amour des filles de Jérusalem. 11 Sortez, filles de Sion, et regardez le roi Salomon avec la couronne dont sa mère l’a couronné le jour de ses noces et le jour de la joie de son cœur !
Sur ma couche. C’est un rêve qu’a fait Sulammith, non une fois, mais plusieurs fois (dans les nuits) ; le sens n’est pas qu’elle a cherché son bien-aimé sur sa couche, ce qui supposerait une femme mariée, mais que c’est étant couchée, c’est-à-dire dans ses rêves, que tout ce qui suit lui est arrivé.
Ne le trouvant pas, elle s’est mise à le chercher au dehors, dans les rues de la ville, ce qui serait chose impossible, s’il s’agissait d’un fait réel.
Dans les rues. Il arrive parfois en Orient que les bergers mettent en sûreté leurs troupeaux, pendant la nuit, dans les endroits habités.
Ne le rencontrant pas, elle erre dans la ville à sa recherche et s’informe naïvement auprès des gardes de nuit, s’ils l’ont vu quelque part.
Mais à peine les a-t-elle interrogés, qu’elle le rencontre lui-même ; elle s’attache à lui, et, quelque effort qu’il fasse pour se dégager, elle le tient ferme et le ramène avec elle dans la chambre de sa mère ; trait délicat qui montre toute la pureté de cette relation.
Maintenant, son âme a retrouvé le repos et elle demande de nouveau aux jeunes filles présentes de ne pas troubler le calme dont jouit son cœur.
Un intervalle est ici supposé, durant lequel Salomon a décidé de soumettre Sulammith à l’épreuve la plus forte qu’il puisse imaginer, c’est de lui offrir la position de reine, en la faisant monter sur son propre trône portatif et parcourir ainsi les rues de la capitale, entourée de tout le cortège qui l’accompagne lui-même, quand il s’y montre comme roi.
Qui est celle-là, qui monte du désert ? Si l’on traduit ainsi, cette question se rapporte à Sulammith, comme centre du cortège brillant qui s’avance. Mais on peut traduire aussi : Qu’est-ce que cela ? en rapportant cette question au cortège dans son ensemble. Ce qui rend le premier sens plus probable, c’est le pronom hébreu mi, qui est masculin ou féminin (quel ou quelle est… ) et non pas neutre, tandis que l’autre pronom, zoth, qui l’accompagne, peut signifier également : celle-ci ou cela. D’ailleurs, les passages parallèles, Cantique 6.10 et Cantique 8.5, parlent aussi en faveur du premier sens.
Qui monte du désert. Le désert désigne les campagnes environnant la ville, d’où est censé arriver le cortège.
Comme des palmiers de fumée. L’encens que l’on brûle tout à l’entour du palanquin s’élève en colonnes de fumée qui s’épanouissent en un dais, comme le palmier. Il y a là toute espèce de parfums et d’encens qu’apportent de bien loin les caravanes de marchands.
Voici la litière de Salomon ! C’est la foule, présente sur la place du palais, qui pousse ce cri de surprise.
Soixante hommes vaillants : la garde royale qui accompagne la future reine comme garde d’honneur. Les hommes forts de David étaient au nombre de six cents (1 Samuel 27.2 ; 1 Samuel 30.9). Il n’y a ici qu’une élite.
À cause des frayeurs dans les nuits. Ce n’est pas qu’il y ait ici aucun danger de ce genre, car la scène se passe en plein jour. Mais l’existence d’une garde royale est d’une manière générale motivée par la crainte de surprises hostiles.
De bois du Liban : du bois précieux des cèdres et des cyprès qui croissent, au Liban.
Les colonnes d’argent : les supports verticaux de la litière qui se prolongent au-dessus du siège.
Le dossier d’or : peut-être de bois plaqué d’or massif.
L’intérieur en a été brodé. On traduit aussi : incrusté d’ébène ou pavé en mosaïques.
Par l’amour des filles de Jérusalem. Le texte est ici à peine intelligible. Si l’on traduit, dans ce qui précède, par broder, il s’agirait d’un travail de main, par lequel les jeunes filles de la capitale auraient témoigné à Salomon leur amour quand il avait fait faire ce palanquin, peut-être à l’occasion de ses noces avec la fille de Pharaon. Ce meuble était une merveille que l’on ne sortait que dans les grands jours.
De là l’invitation à la population de Jérusalem d’accourir pour jouir de ce spectacle inaccoutumé.
Le roi Salomon. Il paraît naturel d’admettre que le roi se tient là, attendant le cortège. S’il y eût pris part lui-même, cela aurait dû être indiqué plus clairement. Il porte la couronne royale dont sa mère Bathséba lui a fait don à l’occasion d’un mariage précédent (1 Rois 3.1).
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