1 Cantique des pèlerinages.
Quand l’Éternel ramena ceux qui revinrent à Sion,
Nous étions comme des gens qui songent. 2 Alors notre bouche était pleine de rires,
Et notre langue de cris de joie.
Alors on disait chez les Gentils :
L’Éternel a fait pour eux de grandes choses ! 3 Oui, l’Éternel a fait pour nous de grandes choses,
Nous avons été dans l’allégresse. 4 Ramène, ô Éternel, nos captifs,
Comme des courants d’eau dans le Midi. 5 Ceux qui sèment avec larmes
Moissonneront avec chant de triomphe. 6 On va, on va en pleurant,
Quand on porte la semence que l’on jette ;
On s’en revient avec cris de triomphe,
Quand on rapporte ses gerbes.
Nous trouvons ici dans toute sa fraîcheur l’expression de la joie d’Israël, à son retour de la captivité. L’auteur parle, dans la première strophe (versets 1 à 3), comme un homme qui a conservé le vivant souvenir de ses émotions d’autrefois ; dans la seconde, il pense à ses nombreux compatriotes encore dispersés et aux difficultés dans lesquelles se débat la poignée d’hommes réunis sur la terre de leurs ancêtres, mais il le fait dans la foi au triomphe à venir (versets 5 et 6). Le psaume nous semble donc porter en lui-même sa date : sans être des premières années qui suivirent le retour de l’exil, il appartient pourtant encore à la génération qui revint de l’exil.
Ceux qui revinrent à Sion, littéralement : le retour de Sion. Le mot abstrait retour, dans l’acception qu’il a ici, est analogue à ceux de refuge ou d’émigration, employés en français pour désigner l’ensemble des réfugiés de la Réforme ou des émigrés de la période révolutionnaire.
Comme des gens qui songent : qui croient rêver, tant les événements qu’ils voient s’accomplir sont extraordinaires et inespérés.
Notre bouche était pleine de rires, du rire de l’étonnement, de la surprise et d’une joie qui ne trouve pas de paroles pour s’exprimer. Voir Psaumes 52.8, note.
Chez les Gentils. Même les païens ne pouvaient s’empêcher de reconnaître que le Dieu d’Israël avait fait de grandes choses (littéralement : agi grandement) à l’égard de son peuple.
Par les larmes au triomphe. Ramène nos captifs : Achève ce que tu as commencé (Psaumes 85.1, Psaumes 85.5) ; hébreu : notre captivité, pour nos captifs. Une petite partie du peuple seulement était revenue sous la direction de Zorobabel (Esdras 2.64). Le psalmiste demande à l’Éternel de ramener ceux qui, en grand nombre, sont restés au pays de la captivité.
Dans le Midi. L’hébreu négueb signifie : desséché. On appelait ainsi une partie du territoire de Juda avoisinant le désert ; elle ne se couvre de végétation qu’à la suite de pluies abondantes. Comme elle formait la partie méridionale du pays, son nom est devenu synonyme de midi. L’arrivée de nouvelles troupes d’Israélites encore dispersés sera pour le peuple ce que sont des courants d’eau remplissant tout à coup les lits desséchés et pierreux des torrents du Midi. Comparez 2 Rois 3.20. Ce fut bien le cas des renforts qu’apportèrent à Israël Esdras et Néhémie.
Ceux qui sèment avec larmes… Cette vérité, exposée sous forme de sentence ou de proverbe, est développée au verset 6 en un gracieux tableau. Les semailles sont toujours, pour le laboureur, une perte momentanée, particulièrement grave dans les années de disette : il s’agit d’exposer le peu qui reste, au risque de le perdre définitivement. Ainsi le règne de Dieu n’avance que par de coûteuses semailles ; mais, plus il en coûte de jeter la semence, plus sera grand le triomphe de la moisson. Comparez Galates 6.9.
Vous êtes actuellement sur une version optimisée pour mobile, si vous souhaitez basculer sur la version complète suivez le lien suivant : Le livre des Psaumes 126