1 Et étant parti de là, il vient dans le territoire de la Judée, et de l’autre côté du Jourdain. Et des foules s’assemblent de nouveau auprès de lui, et de nouveau il les enseignait selon sa coutume. 2 Et des pharisiens s’étant approchés, lui demandaient, pour le tenter : Est-il permis à un homme de répudier sa femme ? 3 Mais lui, répondant, leur dit : Qu’est-ce que Moïse vous a commandé ? 4 Ils dirent : Moïse a permis d’écrire une lettre de divorce, et de répudier. 5 Et Jésus, répondant, leur dit : C’est à cause de la dureté de votre cœur qu’il a écrit pour vous ce commandement. 6 Mais au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. 7 À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme ; 8 et les deux deviendront une seule chair ; ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. 9 Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare point. 10 Et arrivés à la maison, les disciples l’interrogèrent encore sur ce sujet. 11 Et il leur dit : Quiconque répudie sa femme, et en épouse une autre, commet adultère à son égard. 12 Et si la femme elle-même, après avoir répudié son mari, en épouse un autre, elle commet adultère.
13 Et on lui amenait de petits enfants, afin qu’il les touchât ; mais les disciples reprenaient ceux qui les amenaient. 14 Mais Jésus voyant cela, fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, ne les en empêchez point ; car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. 15 En vérité, je vous dis que celui qui ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant, n’y entrera point. 16 Et les ayant pris dans ses bras, il les bénit en posant les mains sur eux. 17 Et comme il sortait pour se mettre en chemin, quelqu’un étant accouru et s’étant jeté à ses genoux, lui demandait : Bon Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? 18 Mais Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon sinon un seul, Dieu. 19 Tu sais les commandements : Tu ne commettras point adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; tu ne feras tort à personne ; honore ton père et ta mère. 20 Mais il lui dit : Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. 21 Et Jésus l’ayant regardé, l’aima, et lui dit : Il te manque une chose : Va, vends tout ce que tu as, et le donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, suis-moi. 22 Mais, affligé de cette parole, il s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens. 23 Et Jésus, ayant regardé tout autour, dit à ses disciples : Combien difficilement ceux qui possèdent les richesses entreront dans le royaume de Dieu ! 24 Or les disciples étaient frappés d’étonnement de ses paroles. Mais Jésus, reprenant encore, leur dit : Mes enfants, qu’il est difficile à ceux qui se confient aux richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! 25 Il est plus facile à un chameau de passer par le trou de l’aiguille, qu’il ne l’est à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. 26 Ils furent encore plus étonnés, et ils se disaient entre eux :
Et qui peut être sauvé ? 27 Jésus les regardant, dit : Aux hommes, cela est impossible, mais non pas à Dieu ; car toutes choses sont possibles à Dieu.
28 Pierre se mit à lui dire : Voici, nous, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. 29 Jésus dit : En vérité, je vous le dis, il n’y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou mère, ou père, ou enfants, ou champs, à cause de moi et à cause de l’Évangile, 30 qui ne reçoive maintenant, en ce temps-ci, cent fois autant, maisons, et frères, et sœurs, et mères, et enfants, et champs, avec des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle. 31 Mais plusieurs des premiers seront les derniers, et les derniers les premiers. 32 Or ils étaient en chemin, montant à Jérusalem, et Jésus marchait devant eux, et ils étaient effrayés ; et ceux qui le suivaient étaient saisis de crainte. Et Jésus, ayant de nouveau pris à lui les douze, se mit à leur dire ce qui lui devait arriver : 33 Voici, nous montons à Jérusalem, et le fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes, et ils le condamneront à mort, et le livreront aux païens, 34 et ils se moqueront de lui, et ils cracheront sur lui, et ils le flagelleront, et le feront mourir ; et après trois jours, il ressuscitera.
35 Et Jacques et Jean, fils de Zébédée, s’approchent de lui, en disant : Maître, nous voudrions que tu nous fisses ce que nous te demanderons. 36 Et il leur dit : Que voulez-vous que je fasse pour vous ? 37 Ils lui dirent : Accorde-nous que nous soyons assis l’un à ta droite, et l’autre à ta gauche dans ta gloire. 38 Et Jésus leur dit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je bois, ou être baptisés du baptême dont je suis baptisé ? 39 Ils lui dirent : Nous le pouvons. Mais Jésus leur dit : Vous boirez la coupe que je bois, et vous serez baptisés du baptême dont je suis baptisé ; 40 mais quant à être assis à ma droite ou à ma gauche, il ne m’appartient pas de le donner, mais cela est donné à ceux à qui cela a été préparé. 41 Et les dix ayant entendu cela, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. 42 Et Jésus, les ayant appelés à lui, leur dit : Vous savez que ceux qui pensent gouverner les nations, les asservissent, et que les grands d’entre eux exercent sur elles leur puissance. 43 Il n’en est pas ainsi parmi vous ; au contraire, quiconque voudra être grand parmi vous, sera votre serviteur ; 44 et quiconque voudra être le premier d’entre vous sera l’esclave de tous. 45 Car aussi le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs. 46 Et ils arrivent à Jéricho. Et comme il sortait de Jéricho, avec ses disciples et une grande foule, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bord du chemin. 47 Et ayant entendu que c’était Jésus le Nazaréen, il se mit à crier et à dire : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! 48 Et plusieurs le reprenaient, afin qu’il se tût ; mais il criait beaucoup plus fort : Fils de David, aie pitié de moi ! 49 Et Jésus s’étant arrêté, dit : Appelez-le. Et ils appellent l’aveugle, en lui disant : Prends courage, lève-toi, il t’appelle. 50 Et jetant son vêtement, il se leva d’un bond, et vint vers Jésus. 51 Et Jésus, répondant, lui dit : Que veux-tu que je fasse pour toi ? Et l’aveugle dit : Rabbouni, que je recouvre la vue ! 52 Et Jésus lui dit : Va, ta foi t’a sauvé. 53 Et aussitôt il recouvra la vue, et il le suivait dans le chemin.
La question relative au divorce
Jésus bénit les petits enfants
On lui amène de petits enfants pour qu’il les touche. Les disciples les repoussent, mais Jésus veut qu’on les laisse venir à lui, parce que le royaume des cieux est à qui leur ressemble. Quiconque ne le recevra pas comme un petit enfant, n’y entrera point. Et les ayant pris dans ses bras, il les bénit (13-16).
Comparer Matthieu 19.1-15.
Étant parti de là, c’est-à-dire de Capernaüm (Marc 9.33). Jésus quitte définitivement la Galilée pour se rendre en Judée, en passant par la Pérée.
Là, comme ailleurs, Jésus se trouva entouré par des multitudes avides d’entendre sa parole et il reprit les prédications publiques qui marquèrent les débuts de son ministère et auxquelles il avait dû renoncer dans les derniers temps de son activité en Galilée.
C’est ce que Marc fait remarquer par ce mot deux fois répété : de nouveau. Non seulement il enseignait ces foules, mais, comme le dit Matthieu (Matthieu 19.2), il guérissait leurs malades.
Ce séjour dans la Pérée fut assez prolongé, car il occupa les derniers mois de l’activité du Sauveur.
D’après notre évangile, on ne voit pas bien en quoi consistait la tentation à laquelle les pharisiens voulaient soumettre le Seigneur. Leur question, toute générale, devait amener une réponse affirmative, puisque le divorce était permis par la loi dans certaines circonstances et que Jésus lui-même l’avait autorisé en cas d’adultère.
Ces mots conservés par Matthieu : pour quelque sujet que ce soit nous font mieux apercevoir le piège qu’ils tendaient à Jésus (voir Matthieu 19.3, note). On peut supposer en effet qu’ils avaient eu connaissance de déclarations de Jésus contraires au divorce (Matthieu 5.31-32) et qu’ils espéraient le mettre en contradiction avec la loi de Moïse et avec leur tradition.
Encore ici se trouve entre Matthieu et Marc une différence de rédaction qu’il faut noter.
Dans le premier, Jésus repousse le divorce, en rappelant le dessein primitif de Dieu, qui créa un homme et une femme pour qu’ils devinssent un seul être dans une union indissoluble ; et ce sont les adversaires qui en appellent à la loi de Moïse, comme objection au principe posé par Jésus, attendu que cette loi autorise le divorce.
D’après Marc, au contraire, c’est Jésus qui commence par en appeler à la loi ; et comme cette loi parait favorable aux pharisiens, Jésus en explique le motif, la dureté du cœur ; (verset 5) puis il expose la destination de l’homme et de la femme dans le plan de la création.
Le fond de l’enseignement reste le même ; mais ces divergences dans les récits des évangélistes montrent combien ils sont indépendants les uns des autres.
Matthieu 19.8, note.
Répondant manque dans Codex Sinaiticus, B, C.
Les mots et s’attachera à sa femme (verset 7) manquent dans Codex Sinaiticus et B.
Jésus cite textuellement (les fit mâle et femelle), d’après Genèse 1.27, le récit de la création de l’homme et de la femme, qui marque l’intention de Dieu dans leur union (verset 6), puis la parole d’Adam (Genèse 2.24), qu’il s’approprie et sanctionne de son autorité.
Il ajoute, comme conclusion : Ainsi ils ne sont plus deux qui puissent être séparés, mais une seule chair, un seul être (Matthieu 19.4-6, notes).
Dans Matthieu (Matthieu 19.9) cette déclaration fait encore partie du discours adressé aux pharisiens. Elle se retrouve d’ailleurs dans le sermon sur la montagne (Matthieu 5.31-32).
Le premier Évangile mentionne aussi une question que les disciples posent à Jésus (sans indiquer que ce fût dans la maison) mais cette question a trait à l’opportunité du mariage (Matthieu 19.10-12).
Au lieu de ces paroles, Matthieu a celles-ci : « et celui qui épouse la répudiée commet adultère », parce que Jésus, n’admettant pas la légitimité du divorce dans le cas dont il s’agit, considère cette femme comme étant encore la femme d’un autre.
Dans Marc la pensée est tout autre. Elle suppose une réciprocité et une égalité entre les deux époux qui n’existaient chez les Juifs ni dans la loi, ni dans les mœurs et qui ne se rencontraient qu’en Grèce et à Rome.
Quelques interprètes en ont conclu que Marc accommode le discours qu’il rapporte à ces mœurs étrangères, ou que Jésus avait voulu établir par anticipation une règle pour son Église.
Mais bien qu’une femme répudiant son mari fût un fait inouï parmi les Juifs, n’est-il pas possible que Jésus fit allusion à ce qui venait de se passer dans la famille d’Hérode ? (Marc 6.17)
L’égalité de la femme et de l’homme devant la loi et devant Dieu ressortira certainement de l’Évangile, mais d’une manière entièrement inconnue dans l’antiquité (Galates 3.28 ; 1 Pierre 3.7).
Voir, sur ce récit, Matthieu 19.13-15, notes et comparer : Luc 18.15-17.
Les trois premiers évangélistes rapportent ce trait aussi instructif que touchant, mais tous les trois sans liaison apparente avec ce qui précède et ce qui suit.
Afin qu’il les touchât, peut indiquer chez ces pieux parents la pensée que, si seulement cet homme de Dieu touchait leurs enfants, il en résulterait pour ceux-ci une bénédiction.
Ou bien ils entendaient par là l’imposition des mains, par laquelle il leur communiquerait quelque grâce (verset 16).
Cette parole du verset 15, recueillie par Marc et Luc, est omise par Matthieu. Une parole semblable se retrouve Marc 9.36-37 et surtout Matthieu 18.3-4.
Pour recevoir le royaume de Dieu (voir sur ce terme Matthieu 3.2, note), c’est-à-dire l’Évangile qui nous y introduit et la vie d’en haut qui en fait l’essence, il faut avoir recouvré, par une œuvre de la grâce divine, les caractères qui distinguent le petit enfant : le sentiment de sa faiblesse, de sa dépendance absolue, l’humilité, la candeur. L’enfant n’a point de préjugés et dès lors il reçoit avec simplicité de cœur ce qui lui est présenté comme la vérité (comparer Matthieu 18.3-4, note).
Marc seul a ici, comme Marc 9.36, ce trait touchant : les ayant pris dans ses bras, ou embrassés.
Cette tendresse du Sauveur pour les petits et les faibles nous explique pourquoi il fut indigné contre ses disciples qui voulaient les écarter de lui.
Jésus les bénit en imposant les mains.
Ce dernier trait n’est pas un symbole vain et vide, mais le moyen par lequel il communique la bénédiction. Et, on peut le croire, la bénédiction divine resta sur ces enfants.
L’entretien avec le riche
Déclarations de Jésus à ses disciples sur le danger des richesses
Déclaration de Jésus aux disciples sur la récompense qu’ils recevront
Voir, sur le récit qui va suivre, Matthieu 19.16-26 et comparer : Luc 18.18-27.
Les trois évangélistes rapportent ce trait à la suite de la bénédiction des petits enfants. Plusieurs détails caractéristiques et importants sont propres à Marc.
Jésus sortait de la maison où il s’était arrêté (verset 10) et se mettait en chemin pour continuer son voyage.
Voir, sur cet homme et sur sa question, Matthieu 19.16, note.
Par ces mots : étant accouru, s’étant jeté à ses genoux, Marc peint d’une manière dramatique la scène et nous montre l’empressement de cet homme à obtenir de Jésus une réponse à la question qui le tourmentait, aussi bien que la profonde vénération que le Maître lui inspirait.
Cette question : Pourquoi m’appelles-tu bon ? par laquelle Jésus répond à la demande de son interlocuteur est différente dans Matthieu (Matthieu 19.17, voir la note), selon le vrai texte.
Luc rapporte la parole de Jésus dans les mêmes termes que Marc.
Comme les évangélistes ne nous donnent qu’un résumé des entretiens qu’ils rapportent, il est très possible que les deux paroles conservées par la tradition apostolique aient été prononcées par le Sauveur.
Quant au sens de la question de Jésus : Pourquoi m’appelles-tu bon ? et à cette distinction qu’il établit entre lui et Dieu qu’il déclare seul bon, les interprètes diffèrent beaucoup, selon qu’ils sont influencés par leurs vues dogmatiques. Ceux qui nient la sainteté parfaite de Jésus voient dans cette parole un aveu de péché. Mais c’est ne tenir compte ni de la situation particulière dans laquelle elle a été prononcée, ni de l’ensemble des données de l’Évangile. De celles-ci ressort avec éclat l’entière pureté de la conscience du Sauveur. Il n’y a donc que deux manières d’expliquer ce refus du titre de bon.
Il faut supposer que Jésus se met au point de vue de celui qui l’interroge et dont la question prouve qu’il a les idées les plus fausses sur la bonté de l’homme. Se croyant bon lui-même, il doit, à plus forte raison, qualifier ainsi ce Maître pour lequel il montre une vénération profonde, bien qu’à ses yeux, il ne soit qu’un homme supérieur, tout au plus un envoyé de Dieu. C’est là, dit-on, l’erreur que Jésus veut dissiper par sa réponse et bientôt il retrouvera toute son autorité divine, en demandant à cet homme riche de sacrifier ce qu’il possède pour le suivre (verset 21).
Telle est, avec quelques légères différences, l’explication admise dans l’Église chrétienne, depuis Augustin jusqu’aux réformateurs et jusqu’aux exégètes modernes, Bengel, Olshausen, Ebrard, Lange.
Mais on peut objecter à cette interprétation que l’interlocuteur aurait pu difficilement deviner ce sens des paroles de Jésus.
Il est préférable de les expliquer de la manière suivante. Jésus saisit le mot du jeune homme : bon Maître, entendu par celui-ci dans son sens ordinaire et tout humain, pour élever sa pensée jusqu’à l’idée absolue de toute bonté, qui est Dieu seul. Le refus de ce titre n’est destiné qu’à établir une distinction nécessaire entre la sainteté humaine et la perfection absolue, qui est Dieu.
La sainteté humaine est relative et elle l’était même en Jésus, puisqu’en lui s’accomplissait un développement progressif (Luc 2.52), qu’il devait encore « apprendre l’obéissance par les choses qu’il allait souffrir » et ainsi « être consommé » (Hébreux 5.8-9), c’est-à-dire parvenir à la perfection.
À ce point de vue, l’idée de la bonté absolue, excluant tout développement et tout progrès, n’appartient qu’à Dieu seul (voir Meyer, Commentaire sur le Nouveau Testament, à ce passage).
Le Dieu seul bon, auquel Jésus a renvoyé son interlocuteur, ne s’est pas laissé sans témoignage ; il s’est révélé, il a exprimé dans la loi sa volonté sainte : Tu sais les commandements ; pourquoi demandes-tu ce que tu dois faire ?
Si cet homme ne s’était pas contenté de savoir et de savoir mal ; (verset 20) s’il avait saisi cette loi dans sa spiritualité, il n’aurait pas demandé ce qu’il devait faire, mais, humilié en présence de ces commandements violés, il aurait imploré le secours de Dieu pour les accomplir.
C’est précisément là ce que Jésus voulait lui apprendre en le renvoyant à la loi, dont il lui révélait le sens et l’esprit. Dans Matthieu, il ajoute même à ces commandements de la seconde table ce grand commandement qui en est l’âme : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Marc introduit parmi les commandements ce précepte qui a singulièrement embarrassé les interprètes : tu ne feras aucun tort, ne dépouilleras pas les autres (1 Corinthiens 6.8 ; 1 Timothée 6.5 ; Jacques 5.4), en les privant de ce qui leur est dû. On est étonné de ce précepte qui parait superflu après des commandements si clairs.
Les uns le considèrent comme explication du huitième commandement ; les autres pensent qu’il doit remplacer le dixième, qui interdit de convoiter le bien d’autrui ; d’autres encore y voient un résumé de tous ces préceptes, destiné à en révéler l’esprit.
Meyer voit ici une citation de Deutéronome 24.14, où se retrouve le même verbe : « Tu ne feras point de tort au mercenaire qui est pauvre et indigent ».
Mais est-il probable que Jésus ait ajouté une prescription si spéciale aux commandements qu’il venait de citer ? Ce détail reste donc obscur.
Voir, sur ces naïves paroles, Matthieu 19.20 note.
Ce regard convainquit Jésus que cet homme était sincère dans sa recherche de la vie éternelle et dans la confiance qu’il lui témoignait : il l’aima.
C’est là :
Un coup de pinceau inimitable de Marc. Nous voyons dans ce mot un de ces traits qui révèlent la source, très rapprochée de la personne de Jésus, d’où viennent en partie les récits de Marc. Il y avait là un apôtre qui suivait les impressions de Jésus, telles qu’elles se peignaient sur sa figure et qui surprit au passage le regard de profonde tendresse qu’il jeta sur cet être si sincère et si naïf.
Voir Matthieu 19.21, note.
Il est remarquable que, dans Matthieu, c’est le riche lui-même qui fait cette question : Que me manque-t-il encore ? À quoi Jésus répond : Il te manque une chose.
Le texte reçu ajoute, après suis-moi : en prenant la croix : ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B, C, D. Ils étaient probablement une glose marginale tirée de Matthieu 16.24 ou de Marc 8.34. Là, cette parole adressée aux disciples de Jésus, est d’une application naturelle et profonde ; ici, adressée à un homme qui s’approche pour la première fois du Sauveur, elle serait au-dessus de sa portée.
Matthieu 19.22, note.
Matthieu dit seulement que cet homme s’en alla tout triste ; le mot qu’ajoute Marc et que nous traduisons par : affligé, signifie plutôt assombri (comparer Matthieu 16.3).
Ce sont là les deux seuls passages du Nouveau Testament où ce mot se rencontre.
Dans l’Ancien Testament, les Septante lui donnent le sens de stupéfait et l’emploient pour désigner la consternation qui se peint sur la figure (Ézéchiel 27.35).
En tout cas c’est l’expression d’une commotion profonde, qui, dans la situation se comprend parfaitement.
Il y a quelque chose de solennel, de pénétrant dans cet acte de Jésus : ayant regardé tout autour (Marc 10.27 ; Marc 3.5 ; Marc 3.34 ; Luc 6.10).
Jésus fait ainsi pressentir la haute importance de ce qu’il va dire, voulant que chacun en prenne sa part.
Posséder les richesses (avec l’article) est une locution qui montre que les biens de ce monde sont considérés comme une totalité, comme une puissance.
Il y a des hommes qui les possèdent ; c’est là pour eux le danger, puisque ces richesses leur rendent si difficile l’entrée du royaume de Dieu (voir sur ce terme Matthieu 3.2, note).
Le discours devient plus tendre (enfants) ; Jésus, en voyant l’effroi de ses disciples, ajoute à la sentence absolue du verset 23 une explication qui la modifie. Il leur fait comprendre que ce n’est pas la simple possession des richesses qui est un obstacle au salut, mais la disposition du cœur à mettre en elles sa confiance.
Pourtant, après cette explication, il aggrave encore la rigueur de sa sentence (verset 25) en employant une image proverbiale, qui fait de la difficulté une impossibilité (Matthieu 19.24, note). Voyant alors la consternation plus grande encore des disciples (verset 26), le Sauveur indique le remède à ce mal profond, la délivrance de toute servitude : elle réside dans la puissance de Dieu, à qui tout est possible (verset 27).
C’est à un miracle de la grâce que Jésus en appelle, à l’influence victorieuse d’un amour qui l’emporte, dans le cœur, sur toutes les affections et toutes les passions terrestres.
Marc seul a conservé la belle et profonde pensée du verset 24, qui distingue la possession des richesses de la confiance qu’on y met.
Les mots ceux qui se confient dans des richesses manquent, il est vrai, dans quelques manuscrits (Codex Sinaiticus, B) et Tischendorf, dans sa 8e édition, Westcott et Hort les suppriment ; mais les témoignages critiques sont en faveur de leur authenticité et le verset 24 n’aurait guère de sens si on les retranchait.
Pourquoi ce discours fait-il sur les disciples cette impression profonde, deux fois exprimée ?
Est-ce uniquement par intérêt pour les riches que Jésus paraissait exclure du royaume de Dieu ?
Assurément non. Ils se sentent atteints eux-mêmes par cette vérité morale absolue, qui exige du cœur de l’homme un détachement des choses visibles, un amour pour Dieu qu’ils ne trouvent point en eux ; et c’est bien du fond de leur conscience que s’élève cette question inquiète : Et qui peut être sauvé ? (Matthieu 19.25, note.)
Grec : commença à lui dire, termes par lesquels Marc introduit un discours nouveau et solennel.
C’est Pierre qui parle ainsi au nom de tous. Son observation se rapporte directement au discours qui précède et surtout à l’exemple du riche qui, loin de tout quitter et de suivre Jésus, s’en était allé tout triste.
Nous, dit l’apôtre, nous avons agi différemment. Mais ici il s’arrête, embarrassé, un peu confus de ce qu’il allait demander ; et il n’ajoute pas, comme dans Matthieu : « Que nous en arrivera-t-il ? » (Matthieu 19.27, note.)
Malgré ce qu’il pouvait y avoir de personnel dans ce regard que Pierre jetait avec quelque complaisance sur lui-même, Jésus y répond par une grande et miséricordieuse promesse ; (versets 29 et 30) puis il termine par un mais… très significatif (verset 31).
À cause de moi, répond au terme de Matthieu : « à cause de mon nom ; » et à cause de l’Évangile, que Marc seul a conservé, répond à celui de Luc : « à cause du royaume de Dieu ».
Ce sont au fond, diverses expressions de la même pensée : l’amour pour Jésus objet de tout l’Évangile, centre vivant de tout le royaume de Dieu, tel est le motif assez puissant pour porter un homme à tout quitter, en se détachant vraiment de tout. Et ceux-là seuls qui le font par ce mobile peuvent s’appliquer la promesse qui va suivre et y trouver leur bonheur.
Dans cette énumération de sacrifices à faire, le mot ou femme, admis par le texte reçu, est inauthentique ici, aussi bien que dans Matthieu ; il ne reste donc que dans Luc (Luc 18.29).
Voir Matthieu 19.29, note.
Marc fait cette distinction clairement accentuée et importante : maintenant, en ce temps-ci et dans le siècle à venir. Seul il ajoute à toutes ces bénédictions promises cette autre bénédiction : des persécutions (comparer Matthieu 5.10-12 ; Romains 5.3 ; Jacques 1.2 ; 1 Pierre 1.6 ; Hébreux 12.6).
Ce dernier mot suffirait à prouver qu’il ne faut pas entendre à la lettre et matériellement la promesse faite aux disciples de recouvrer ici-bas tout ce qu’ils ont quitté pour l’amour de Jésus ; mais, dans un sens spirituel, cette promesse s’accomplira certainement : des maisons, où vous serez accueillis avec l’hospitalité de l’amour fraternel ; des frères, des sœurs, des mères, tous membres de la famille de Dieu et qui auront à cœur vos plus précieux intérêts ; (Romains 16.13) des enfants selon l’Esprit ; (1 Corinthiens 4.14) des champs à cultiver pour la moisson du grand jour (1 Corinthiens 3.9). Et cette riche compensation n’est que celle du temps présent, qui n’est que la préparation à la vie éternelle :
unité infinie qui embrasse tout, accomplissement, plénitude et profondeur de toute bénédiction.
Voir Matthieu 19.30, note.
Dans le premier Évangile cette sentence est illustre par la parabole des ouvriers loués à différentes heures, destinée à montrer que tout est grâce pour ceux qui suivent Jésus et qui travaillent pour son règne.
Dans Marc, d’après le vrai texte (B, C, majuscule) il faut traduire : les derniers seront premiers.
Comparer Matthieu 20.17-19 ; Luc 18.31-34.
Ils étaient déjà en chemin lorsque Jésus fut interrompu par l’arrivée du riche (verset 17). Maintenant ils poursuivent leur route, montant à Jérusalem, où Jésus va souffrir et mourir.
D’après le texte que nous avons adopté (Codex Sinaiticus B, C), voici comment il faut se représenter cette scène : Jésus, qui pourtant connaissait parfaitement tout ce qui allait lui arriver (verset 33), comme un chef intrépide, marchait devant eux, c’est-à-dire à la tête du cortège ; ceux de son entourage immédiat, voyant la détermination du Maître, étaient effrayés (le mot grec signifie frappés d’épouvante) et hésitaient ou s’arrêtaient ; d’autres, moins rapprochés de lui et qui le suivaient, étaient saisis de crainte.
Et c’est alors que Jésus assemble autour de lui les douze pour leur dire ouvertement au-devant de quelle épreuve il s’avance. Le texte reçu dit à peu près la même chose, mais il ne marque pas la distinction entre les disciples qui entouraient immédiatement le Sauveur et les foules qui le suivaient à distance.
Notre évangéliste est le seul qui dépeint les impressions de ceux qui accompagnaient Jésus en ce moment saisissant, où doit être placé le dialogue rapporté par Jean (Jean 11.7 et suivants). Bien que les disciples n’eussent pas compris jusqu’ici les prédictions que leur Maître leur avait faites de ses souffrances, ils avaient le pressentiment du danger dont ils étaient menacés.
À quoi se rapporte ce de nouveau ?
On peut y voir une allusion à la précédente prédiction des souffrances du Sauveur (Marc 9.31), ou le rapporter simplement à l’acte énergique par lequel Jésus rappelle autour de lui ses disciples, après le mouvement d’hésitation et de crainte qui s’était produit.
Voir Matthieu 20.19, note.
C’est la troisième fois que Jésus initie ses disciples au secret de ses souffrances (Marc 8.31 et suivants, Marc 9.30 et suivants).
Ces prédictions deviennent toujours plus explicites et plus claires et les trois premiers évangélistes les ont toutes conservées avec soin et d’un commun accord. Elles nous montrent quelle vue claire et précise Jésus avait de tout ce qui allait lui arriver ; ici même il en marque le moment exact par ces mots : Voici, nous montons à Jérusalem. Et pourtant il y monte !
Manifestation émouvante d’un courage héroïque et de l’amour qui se dévoue ; (Jean 15.13) preuve évidente de l’absolue nécessité morale de cette mort au-devant de laquelle il marche volontairement.
On l’a dit avec raison : si ce sacrifice n’était pas la rédemption du monde, il serait une sorte de suicide.
Mais ici, comme dans toutes ces prédictions, Jésus s’efforce de faire resplendir aux yeux de ses disciples la lumière de la vie après les ténèbres de la mort : mais après trois jours il ressuscitera (Le texte reçu, avec A, porte : le troisième jour, correction d’après Matthieu et Luc).
Comment donc se fait-il qu’après l’événement les disciples aient eu tant de peine à croire cette résurrection ? Voir sur cette question, Matthieu 16.21, seconde note.
Après la prédiction que Jésus vient de leur faire entendre, la démarche de Jacques et de Jean paraîtrait incompréhensible, si elle n’était pas une preuve nouvelle du fait que même les disciples les plus intelligents n’avaient pas saisi cette prédiction.
Pour l’explication de ce récit, que les deux premiers évangélistes nous ont seuls conservé, voir Matthieu 20.20-28, notes.
Matthieu dit ici : dans ton royaume.
Le sens est le même et il prouve que les disciples, malgré toutes les douloureuses perspectives que leur Maître leur fait entrevoir, ne doutent point qu’il ne parvienne dans un avenir prochain à être le chef d’un royaume et d’un royaume glorieux.
Quant aux idées fausses qu’ils s’en faisaient, rien n’était plus propre à les dissiper que les instructions que Jésus allait leur donner à ce sujet.
Dans Matthieu, c’est la mère de Jacques et de Jean, Salomé, qui d’abord adresse à Jésus cette demande pour ses fils, tandis que, selon Marc, ce sont les deux disciples eux-mêmes qui la formulent. Il faut simplement reconnaître ces différences et chercher l’harmonie dans le fond des choses. Au reste, même dans Matthieu, c’est aux disciples que Jésus répond.
De ces deux images des souffrances de Christ : la coupe et le baptême, la première seule est authentique dans Matthieu ; ici elles le sont l’une et l’autre.
Si la coupe, dans le langage symbolique de l’Écriture, est la mesure de biens ou de maux destinés à chacun (voir Matthieu 20.22, note), le baptême est une image encore plus générale et plus profonde de la souffrance dans laquelle il s’agit d’être tout entier plongé, selon la signification étymologique du mot.
Jésus indique par là aux deux disciples le chemin qui va le conduire à la gloire et il leur demande : Pouvez-vous m’y suivre ? (comparer Romains 8.17 ; 2 Timothée 2.11-12)
De plus, il voit ce moment de la souffrance comme étant déjà arrivé ; et c’est ce que Marc nous fait sentir, selon sa coutume, par ces verbes au présent : la coupe que je bois, le baptême dont je suis baptisé.
Matthieu ajoute : par mon Père ; la pensée de Marc est la même. Dieu seul prépare à une âme la haute destination qu’ambitionnaient les deux disciples (Voir, sur ces paroles, Matthieu 20.23, note).
Pour réprimer l’ambition de ses disciples, Jésus met en contraste l’esprit de son royaume avec ce qui se passe dans les royaumes de ce monde. Pour cela, il se sert de termes très significatifs. Et d’abord il dit des princes de ce monde (selon Marc seul) qu’ils pensent gouverner, ou sont censés, ou s’imaginent régner.
Que veut dire le Sauveur ? Selon quelques interprètes, cela signifierait que ces princes songent surtout a établir et à faire valoir leur autorité, une autorité que les peuples reconnaissent. D’autres, serrant de plus prés le sens du verbe, font dire à Jésus que ces puissants de la terre paraissent exercer une grande domination, tandis qu’eux-mêmes sont esclaves de leurs passions.
Ne serait-il pas plus vrai encore de dire que, tout en s’imaginant exercer le pouvoir suprême, ils sont pourtant dans la dépendance absolue de Dieu, par qui les rois règnent ?
En outre, les termes que nous traduisons par : les asservissent et exercent leur puissance sont composés d’une particule qui toujours donne un sens défavorable à l’action dont il s’agit.
Rilliet traduit :
Ceux qui s’imaginent commander aux peuples les tyrannisent et les grands les oppriment.
Il y a donc, dans tous les cas, quelque chose de sévère dans ces paroles du Sauveur.
Rencontre de Jésus et de l’aveugle
Jésus étant arrivé à Jéricho, au moment où il sort de cette ville accompagné d’une grande foule, un aveugle nommé Bartimée, apprenant que c’est Jésus qui passe, se met à crier : Fils de David, aie pitié de moi ! Et comme on veut l’empêcher d’importuner Jésus, il crie encore plus fort : Aie pitié de moi ! (46-48).
La guérison demandée et obtenue
Jésus s’étant arrêté fait appeler l’aveugle qui, se levant en toute hâte et jetant son manteau, accourt vers Jésus. Que veux-tu que je te fasse ? Lui demande le Sauveur. Rabbouni, que je recouvre la vue ! Jésus lui dit : Va, ta foi t’a sauvé. Et aussitôt il recouvre la vue et suit Jésus (49-53).
Voir, sur ces deux derniers versets, Matthieu 20.26-28, notes.
Le texte reçu dit : (verset 43) « Il n’en sera pas ainsi parmi vous ». Ce verbe doit être au présent (Codex Sinaiticus, B, C, D) : Jésus établit dès ce moment, par sa parole et par son esprit, les rapports qui doivent régner entre ses disciples dans son royaume.
Voir, sur ce récit et en particulier sur les différences qui s’y trouvent entre les trois premiers évangiles, Matthieu 20.29-34, notes.
Marc seul fait connaître par son nom et même par le nom de son père, ce mendiant aveugle.
Bartimée signifie fils de Timée, ces noms patronymiques, Bartholomée, Barjésus, Barsabas, tenaient lieu de noms propres. L’aveugle guéri par le Sauveur devint sans doute plus tard un chrétien connu dans l’Église apostolique ; c’est ainsi que son nom fut conservé par la tradition.
Le texte reçu désigne ainsi cet homme : « un fils de Timée, Bartimée l’aveugle, était assis au bord du chemin, mendiant ».
Grande foi de cet aveugle qui invoque comme fils de David celui que le peuple lui annonce comme le Nazaréen.
Le nom de fils de David qu’il donne au Sauveur montre combien était alors répandue dans le peuple la conviction que Jésus était le Messie.
Il semble qu’on entend ces diverses paroles d’encouragement prononcées par diverses voix dans la foule, cette même foule qui, il y a un instant, voulait empêcher l’aveugle de crier.
C’est que la compassion dont Jésus est ému (Matthieu 20.34) et qui le fait s’arrêter à la tête de son nombreux cortège en entendant les cris de ce pauvre mendiant, cette compassion a pénétré dans les cœurs. Rien n’est plus contagieux que le vrai amour.
Marc seul a retenu ce trait, ainsi que le suivant, qui peint si vivement la scène.
Jeter son manteau, se lever d’un bond (vrai texte), accourir vers Jésus, tout cela en un instant.
Marc décrit ainsi en trois traits de plume le joyeux empressement du pauvre aveugle.
Répondant… au mouvement qui avait porté l’aveugle vers lui et à la foi qui animait cet homme.
La question de Jésus n’avait d’autre but que d’encourager le malheureux et de le mettre en contact personnel avec son libérateur. Ce but est atteint ; le cri de Rabbouni (mon Maître), qui s’échappe de son cœur, nous dit toute sa confiance (comparer Jean 20.16).
Selon Marc et Luc, Jésus rend la vue à l’aveugle uniquement par sa parole puissante et créatrice et sans toucher ses yeux ; (comparez Matthieu 20.34) et il ne lui dit pas : ta foi t’a guéri, selon les versions inexactes, mais : ta foi t’a sauvé. Cette foi, en effet, qui a ouvert son cœur à la puissance divine du Sauveur, devient pour lui la source d’une grâce infiniment plus grande que le recouvrement de la vue.
C’est ce que nous disent les dernières paroles de ce récit : l’aveugle suit Jésus dans le chemin, il se joint au nombreux cortège qui allait l’acclamer avec des transports de joie comme le Messie et le Sauveur. Luc, de son côté, nous dit qu’il glorifiait Dieu au milieu de tout le peuple qui s’associait à ses actions de grâce (Luc 18.43).
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