1 De David.
Je veux te célébrer de tout mon cœur,
Te psalmodier devant les dieux ; 2 Je veux me prosterner dans le palais de ta sainteté
Et célébrer ton nom à cause de ta grâce et de ta vérité ;
Car tu as magnifié ta parole
Au-dessus de toute ta renommée. 3 Au jour où j’ai crié, tu m’as répondu ;
Tu m’as enhardi, donnant force à mon âme. 4 Tous les rois de la terre te célébreront, ô Éternel,
Quand ils auront entendu les paroles de ta bouche ; 5 Ils chanteront les voies de l’Éternel,
Car grande est la gloire de l’Éternel. 6 Car l’Éternel est élevé, et il voit les humbles,
Et de loin il connaît l’orgueilleux. 7 Si je marche au milieu de l’adversité, tu me vivifies,
Tu avances ta main contre la fureur de mes ennemis,
Et ta droite me délivre. 8 L’Éternel achèvera en ma faveur [ce qu’il a commencé].
Éternel ! Ta grâce est à toujours ;
N’abandonne pas l’œuvre de tes mains !
Ce psaume est un de ceux que nos Églises ne se lassent pas de chanter. La belle traduction en vers qu’en a faite Clément Marot et la musique de Louis Bourgeois, qui s’adapte si bien à son caractère, sont, avec sa valeur propre, les causes de sa popularité.
Il ouvre une série de huit psaumes attribués à David. Les Septante, pour ce qui concerne notre Psaume 138, complètent comme suit le titre du texte hébreu : De David, d’Aggée et Zacharie, ce qui veut dire sans doute que, d’après eux, ce psaume est une révision d’un texte plus ancien, faite par les soins d’Aggée ou Zacharie, ou même une composition nouvelle sur une donnée de David. Il est certain que, si le langage du psaume n’a pas la couleur de celui de David, le sujet même du cantique convient bien à ce roi. L’auteur loue l’Éternel pour une parole venue de lui, dans laquelle se révèle toute sa grâce et toute sa vérité et qui dépasse tout ce que pouvaient attendre ceux mêmes qui connaissaient ses grandes révélations (versets 1 à 3). La grandeur divine apparaît d’une manière si évidente dans cette promesse et dans son accomplissement, que tous les rois de la terre, quand ils la connaîtront, loueront l’Éternel (versets 4 à 6). Le psalmiste célèbre, en terminant, les délivrances dont il a été l’objet et celles sur lesquelles il compte encore pour l’avenir, grâce à la fidélité de l’Éternel (versets 7 à 8).
Quelle est cette promesse à laquelle aboutit en quelque sorte le plan de Dieu et au sujet de laquelle toute la terre se réjouira, sinon celle qui fut faite à David ? Plus d’une parole de notre psaume semble faire allusion au texte même du récit de 2 Samuel 7.1-29. On comprend qu’au retour de la captivité cette promesse, que tant de fautes et de malheurs avaient paru réduire à néant et qui pourtant se montrait indestructible, ait pris, aux yeux d’hommes tels qu’Aggée, Zacharie, Zorobabel, un relief tout nouveau.
Devant les dieux. Qui sont ces dieux ? Les anges ? Ils sont appelés parfois fils de Dieu (Psaumes 29.1) mais il est douteux que le nom même de dieux leur fût donné. Les rois et juges de la terre ? C’est le sens qu’a adopté la traduction de Marot, qui dit : Devant les rois, je psalmodie. Cependant, si les juges sont appelés dieux, au Psaume 82, c’est dans un sens assez spécial, qui n’est pas nettement indiqué ici. Nous penchons donc pour l’explication qui voit ici une mention des faux dieux, dont parlent souvent les psaumes (Psaumes 95.3 ; Psaumes 96.5, etc.). La préposition devant aurait ici une nuance de mépris : En face de ces dieux impuissants, je célébrerai la fidélité du Tout-Puissant.
Le palais de ta sainteté. Comparez Psaumes 5.8.
Ta vérité, ou ta fidélité. Voir Psaumes 25.10, note.
Au-dessus de toute ta renommée… littéralement : au-dessus de tout ton nom. Si grandes que soient les révélations que rappelle ce nom, ta promesse et son accomplissement les dépassent encore.
Tu m’as enhardi, littéralement : Tu m’as ému à orgueil ; le terme hébreu indique un mouvement impétueux et subit imprimé à l’âme et qui, l’élevant au-dessus d’elle-même, la remplit d’une invincible assurance. Tel a été sur David l’effet de la promesse divine.
Tous les rois. La grâce accordée à David sera célébrée par tous les rois, parce qu’elle lui est accordée pour le bien de tous. C’est ici comme la contrepartie de ce qui a été dit au psaume précédent : dans l’exil, Israël ne pouvait pas chanter en présence d’étrangers les cantiques de Sion ; notre psalmiste annonce le temps où ces étrangers eux-mêmes entonneront ces cantiques.
Les paroles de ta bouche : ta promesse, dont ils contempleront avec étonnement l’accomplissement.
Les voies de l’Éternel. Elles sont résumées au verset 6, qui est lui-même un écho de 2 Samuel 7.8 : Je t’ai pris d’une cabane, d’auprès des brebis, afin que tu fusses le conducteur de mon peuple d’Israël.
L’Éternel choisit les choses qui ne sont point, pour confondre celles qui sont (1 Corinthiens 1.28) et en cela il montre que seul il est grand.
L’orgueilleux, ébloui par sa fausse grandeur, croit pouvoir se passer de Dieu, mais l’Éternel n’a pas besoin de l’examiner de près, pour sonder son néant. Aussi le laisse-t-il de côté, pour s’approcher des humbles.
Tu me vivifies. Comparez Psaumes 30.4 ; Psaumes 33.4.
L’Éternel achèvera en ma faveur… Le verbe, dans le texte original, reste sans complément. Tout ce que l’Éternel a déjà accompli en faveur de David et de son peuple n’est qu’un commencement, à côté de la gloire promise.
L’œuvre de tes mains : toute l’œuvre de Dieu en faveur d’Israël et de l’humanité.
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