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Ceindre

Ce verbe, en lui-même, ne présente aucune difficulté ; chacun sait qu’il signifie : attacher une ceinture autour du corps. Ce qui peut nous arrêter à la lecture de certains passages de la Bible, c’est l’emploi du mot. On peut se demander, par exemple, pourquoi il était ordonné aux Israélites de « manger la Pâque les reins ceints » (Exode 12.11). Et l’on peut demeurer assez perplexe en présence de cette exhortation imagée : « Ceignez les reins de votre entendement » (1Pi 1.13). L’obscurité de ces passages et de quelques autres s’évanouit dès qu’on se rappelle les usages israélites en ce qui regarde le vêtement. Comme beaucoup d’orientaux d’autrefois et d’aujourd’hui, ils portaient, pour mieux supporter la chaleur, un vêtement très large, sorte de burnous arabe, qui tombait jusqu’aux pieds et qui permettait à l’air de circuler librement autour du corps, parce qu’il était de nature « flottante ». On comprend que ce vêtement, très agréable aux heures de repos, devint encombrant pour les heures d’effort, de travail, de marche rapide. On obviait alors à l’inconvénient qu’il présentait en le serrant au corps et en le relevant par une ceinture. Le geste de « se ceindre » était de ceux que l’on faisait machinalement vingt fois par jour, dès que l’on se mettait à une besogne quelconque, dès que l’on passait du repos à l’action. « Elie se ceignit les reins et courut » (1 Rois 18.46). « Elisée dit à Guéhazi : Ceins tes reins et part » (2 Rois 4.29). — On comprend, dès lors, que l’expression « ceindre ses reins » en soi venue à signifier, au figuré, « se tenu Prêt ». On comprend aussi la coutume israélite de manger la Pâque, les reins ceints, les pieds chaussés pour la marche et le bâton en main : la Pâque commémorait, en effet, le départ précipité des Israélites fuyant l’Egypte. On comprend encore que la curieuse expression : « Ceignez les reins de votre entendement » signifie : que votre esprit soit en alerte prêt à tout. Sous une autre forme, Jésus exprimait la même pensée quand il disait : « Heureux le serviteur que le maître trouvera veillant quand il reviendra » (Matthieu 24.46).

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