(2 Samuel 24.5 ; Nombres 32.1 ; 1 Chroniques 26.31)
Ville de Galaad, après avoir appartenu d’abord aux Moabites, elle fut donnée à la tribu de Gad, puis aux Lévites (Josué 21.39). Elle redevint plus tard ville moabite (Ésaïe 16.8 ; Jérémie 48.32), et Ammonite depuis l’exil (1 Maccabées 5.8). D’après Eusèbe, elle était située à 8 ou 10 milles ouest-nord-ouest de Philadelphie (Rabbath-Ammon), et Seetzen a trouvé dans cette direction les ruines de deux villes, Szêr et Szâr, sur un petit fleuve.
Qu’est-ce que la mer ou le lac de Jahzer dont il est parlé en Jérémie 48.32 ? Les géographes, comme d’Anville, placent dans leurs cartes, près de Jahzer, un lac d’où sort une petite rivière qui va se décharger dans le Jourdain, mais ils le font peut-être uniquement à cause du passage cité ; or ce passage est emprunté presque littéralement à Ésaïe 16.8, sauf la mention du lac, et quelques interprètes supposent qu’il y a dans Jérémie une faute de copiste (adiam au lieu de adei), conjecture que Dahler trouve ingénieuse, mais qui a le malheur de n’être appuyée par aucune espèce d’autorité. Il n’y a rien d’ailleurs qui empêche qu’un lac, maintenant disparu, ait existé dans cette contrée, et Seetzen dit : « J’arrivai près des sources de Nahar-Szir, que je prends pour Jahzer. Personne ne savait rien de l’existence d’un lac dans le voisinage, mais j’y trouvai quelques étangs ». Ces étangs peuvent fort bien être les restes d’un lac lentement desséché, et cette supposition, tout à fait naturelle, est beaucoup plus admissible que l’altération du texte sacré, si révéré des Juifs. C’est aussi l’opinion de Winer.