Les Hébreux n’étaient riches en divertissements d’aucun genre ; leur caractère était trop sérieux, leur éducation trop sévère, leur religion trop pure, même dans son formalisme.
Sans doute, les enfants s’amusaient quelquefois ; on les voit jouer dans les rues (Zacharie 8.5 ; Matthieu 11.16 ; Job 40.24), et ces passages semblent indiquer qu’ils aimaient à apprivoiser des oiseaux. Ce sont les seules traces qui nous soient laissées de divertissements quelconques ; et du reste, on ne trouve chez eux aucune sorte de jeux particuliers, pas même le jeu de dés si usité chez les anciens, ni jeux de hasard, ni jeux de représentations, ni théâtres, ni courses de chevaux, ni combats d’hommes ou d’animaux. Et Salomon, qui avoue qu’il ne s’est refusé aucun plaisir, ne parle de rien de semblable (Calmet) ; il ne parle que de beaux bâtiments, de jardins, de vignes, de vergers, de réservoirs d’eau, de bonne chère, d’amas d’or et d’argent, de musiciens et de musiciennes. Dans le passage de 2 Samueluel 2.14, il n’est pas question d’un jeu, mais d’un véritable combat. La musique (Lamentations 5.14), le chant et la conversation aux portes de la ville étaient les seuls délassements des Hébreux, leurs seules distractions. Plus tard, après l’exil, lorsqu’ils se corrompirent par le contact des Grecs, ils acceptèrent leurs jeux, et les pontifes eux-mêmes introduisirent dans les écoles publiques et dans les gymnases la lutte, la course, le palet (2 Maccabées 4.12 ; cf. 1 Maccabées 1.15) ; puis quand la domination grecque eut succédé la domination romaine, les Hérodes firent construire des théâtres et des amphithéâtres en plusieurs villes de la Palestine, et y firent représenter des pièces et des jeux de tous genres, divertissement fort honnête, fort innocent en lui-même, qui tendait seulement à faire aimer les choses visibles au détriment des choses invisibles, et qui ne prépara pas les cœurs à recevoir le roi humble et débonnaire qui allait venir. Paul fait quelques allusions aux jeux et aux combats des Grecs (1 Corinthiens 9.24-27 ; 2 Timothée 2.5) ; peut-être aussi (1 Corinthiens 15.32 ; cf. 4.9), quoiqu’il ne soit pas très sûr (Ruckert) que les bêtes féroces dont il est parlé dans ce passage, soient de celles auxquelles on livrait quelquefois les malfaiteurs pour satisfaire la curiosité théâtrale du public ; une des principales objections, c’est que Paul était citoyen romain, et que cette qualité devait le soustraire au supplice, mais son titre n’a pas toujours été connu ou respecté (cf. Actes 16), et dans un mouvement de cruauté populaire l’on aura pu n’y pas avoir égard et le méconnaître.