1°. Fils de Shimha (ou Shamma) et neveu de David (2 Samuel 13.3 ; 1 Samuel 16.9), est dépeint comme un homme très habile. Il seconda les vues incestueuses d’Amnon son cousin, et ne lui donna pas de regrets à sa mort ; il parut plutôt vouloir justifier Absalom, à qui la mort d’Amnon donnait les droits à la couronne ; après avoir cherché la faveur du fils aîné, il chercha celle du second ; il n’aima ni l’un ni l’autre, et se montra vil et obséquieux pour leur plaire à tous deux, hideux dans le service qu’il rendit au premier, calme et froid dans la manière dont il excusa le second aux yeux de David.
2°. Jonadab ou Jéhonadab, Kénien, fils de Récab (2 Rois 10.15 ; 1 Chroniques 2.55 ; 884 ans av. J.-C.), salua le premier Jéhu l’usurpateur à son entrée à Samarie, monta sur son char, et fut témoin de l’exécution des prêtres de Baal. Il est plus connu par ce que Jérémie nous dit de sa sagesse et de sa piété (Jérémie 35.6) : chef d’une grande famille, il voulut l’unir, elle et ses descendants, par des formes obligées et des vœux sévères, qui devaient assurer à la fois leur indépendance et leur fidélité au vrai Dieu. En leur interdisant le vin, en leur défendant de semer et de planter, il leur défendait de posséder des champs ; ils les détournait ainsi de la vie agricole vers la vie pastorale, il les forçait ainsi de loger dans des tentes, et de voyager à la suite de leurs troupeaux ; et la défense qui leur est faite de posséder des maisons, était presque devenue inutile par l’impossibilité où ils eussent été de s’en servir. Ce genre de vie leur rendait ainsi plus facile le pèlerinage de Jérusalem, et leurs pas se portaient sans peine vers les montagnes de Juda et vers le mont de Sion pour adorer. Les Récabites formaient ainsi un ordre, mais libre, et cette institution resta toujours fidèle à la loi de Moïse, toujours fidèle aussi aux vœux de son fondateur, jusqu’au moment où elle disparaît à l’époque de la ruine de Jérusalem. Quant aux rapports de Jonadab avec Jéhu, ils s’expliquent par l’intérêt qu’il y avait pour ce dernier à s’attacher un homme influent et bien connu par sa piété, pour Jonadab de concilier à sa nombreuse famille le chef de la nouvelle dynastie.