Il est nommé pour la première fois en Genèse 36.12 (1 Chroniques 1.36) ; on ne sait rien de lui, sinon qu’il était petit-fils d’Ésaü par Éliphaz et Thimna. Mais les Amalékites eux-mêmes sont nommés déjà à l’époque d’Abraham, à côté des Amoréens (Genèse 14.7) d’où l’on voit clairement qu’ils ne descendaient point de l’arrière-petit-fils d’Abraham, comme le disent quelques auteurs. Balaam aussi les appelle le commencement des nations, c’est-à-dire une nation fort ancienne (Nombres 24.20). Leur vie nomade ne permet pas qu’on assigne des limites bien déterminées au pays qu’ils habitèrent ; nous les trouvons occupant d’une manière générale les contrées au sud de la Palestine (Nombres 13.30) ; c’est dans les déserts de l’Arabie Pétrée qu’ils viennent fondre sur le camp voyageur d’Israël (Exode 17.8). Ils sont alliés avec les Ammonites (Juges 3.13), avec les Madianites (6.3 ; 7.12), avec ies Kéniens (1 Samuel 15.6) ; on les trouve dans le voisinage des Philistins (27.8), et des monts de Séhir (1 Chroniques 4.43), comme près de la ville de Shur en Égypte (Pelusium, 1 Samuel 15.7). C’est donc entre l’Égypte, le désert de Sinaï, Édom, et les possessions des Philistins, qu’il faut les placer. Cependant on les trouve aussi établis au milieu de la Palestine avec quelques familles cananéennes, et ils paraissent s’y être longtemps maintenus (Juges 12.15 ; 5.14) ; du moins on ne sait guère comment expliquer autrement le nom de Amalékite donné à une partie de la montagne d’Éphraïm.
Les Amalékites en vinrent fréquemment aux mains avec les Israélites ; d’abord dans le désert, où ils attaquèrent le peuple fugitif et pauvre, sans qu’on en sache le motif ou l’occasion (Exode 17.8) ; ils furent défaits parce que, pendant que Josué combattait dans la plaine, Moïse priait sur la montagne (cf. Deutéronome 25.17 ; 1 Samuel 15.2). Les Amalékites remportèrent une légère victoire (Nombres 14.40), sur quelques chefs israélites qui voulurent se mettre en campagne malgré les ordres de Moïse ; ce fut une leçon pour Israël sans être un triomphe pour Amalek. Puis ce peuple ennemi fut de nouveau battu, longtemps après par Saül (1 Samuel 14-15), par David (1 Samuel 27.8 ; 30.1 ; 2 Samuel 8.12), et enfin, sous Ézéchias, par les hommes de la tribu de Siméon qui paraissent en avoir presque exterminé les derniers restes (1 Chroniques 4.43), accomplissant la prophétie de Balaam (Nombres 24.20). Les rois Amalékites portaient, à ce qu’on croit, le nom général de Agag (Nombres 24.7 ; 1 Samuel 15.8 ; 20.32). Il est parlé (1 Samuel 15.5), de la ville principale d’Amalek, mais le nom n’en est pas indiqué.
D’après des traditions arabes, les Amalékites auraient été de race camite, de vrais Arabes, et se seraient établis dans les lieux qu’habitèrent plus tard les Ismaélites et les Joktanides ; ils auraient été parents d’Ismaël, par conséquent aussi d’Ésaü et d’Amalek son petit-fils, et les descendants de celui-ci se seraient mélangés et confondus avec les anciens Amalékites.