Nom propre de plusieurs villes ou places de la Palestine, ordinairement accompagnées d’une épithète.
– Abel-Beth-Maaca (ou Abel-Maïm, plaine des eaux, 2 Chroniques 16.4) ville forte et assez considérable, située vers la partie méridionale du mont Liban, au nord du lac Mérom, aux environs de Dan, de Hatsor et de Kédesh ; elle appartenait probablement à la tribu de Nephthali. Sébah, fils de Bicri, s’y réfugia, lorsqu’il était poursuivi par les troupes de David. D’après les conseils d’une femme prudente, et pour échapper au siège terrible dont Joab les menaçait, les habitants firent périr le rebelle et jetèrent sa tête hors de la ville par-dessus la muraille (2 Samuel 20.14-18). – Environ 80 ans après, Ben-Hadad, roi de Syrie, prit cette place et la dévasta (1 Rois 15.20). Deux siècles plus tard Tiglath-Piléser s’en empara de même, et en transporta les habitants captifs en Assyrie (2 Rois 15.29). Cette ville fut rebâtie par la suite, et devint le chef-lieu de l’Abilène (v. Maaca).
– Abel-Keramim (plaine des vignes), bourg situé à l’est du Jourdain, à 10 km de Rabba, capitale des Ammonites. C’est jusque-là que Jephthé poursuivit ses ennemis vaincus (Juges 11.33).
– Abel-Mehola (plaine de la danse), ville de la tribu de Issacar, à 25 km environ au sud de Beth-Shean (1 Rois 4.12) ; ce fut près de là que Gédéon défit miraculeusement les Madianites (Juges 7.22). La principale gloire de cette localité est d’avoir été la patrie du prophète Élisée (1 Rois 19.16).
– Abel-Mitsraïm (deuil des Égyptiens), aussi nommé Aire d’Atad (Genèse 50.10-11). Ce fut là que les Égyptiens firent le deuil de Jacob, lorsqu’on transporta son corps à Macpéla. Selon saint Jérôme, c’est le même endroit près de Jéricho, à 3 ou 4 km du Jourdain, qui, plus tard, reçut le nom de Beth-Agla.
– Abel-Sittim (plaine des acacias), a 44 km à l’est du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho, dans le pays de Moab et près du mont Péor. Cette ville s’appelle quelquefois simplement Sittim (Nombres 25.1 ; Josué 3.1). C’est là que les Hébreux campèrent peu avant la mort de Moïse ; ils y tombèrent dans l’idolâtrie et dans la souillure par la séduction des Moabites, et surtout par celle des femmes Madianites. Punis par la mort de 24000 d’entre eux en un seul jour, leurs lamentations firent peut-être donner à cet endroit le nom d’Abel, qui signifierait alors deuil de Sittim (Nombres 33.48-49).