Petit légume bien connu, et dont il est parlé dans l’Écriture (Genèse 25.34 ; 2 Samuel 17.28 ; 23.11 ; Ézéchiel 4.9). Les lentilles d’Égypte étaient fort estimées des anciens, principalement celles d’Alexandrie ; on les cultivait également en Palestine (2 Samuel 23.11), où elles étaient, comme aujourd’hui encore en Orient, une nourriture sans doute toujours frugale, mais appétissante, et que ne dédaignent pas même les riches et les grands. D’après le voyageur Shaw, on fait bouillir un plat de lentilles avec de l’huile et de l’ail ; ainsi apprêtées, elles forment une espèce de bouillie couleur chocolat, que Ésaü a bien pu appeler « de ce roux », et qui est encore la nourriture la plus habituelle de presque toutes les classes. En Arabie, on mêle du riz et des lentilles par portions égales, on arrose le tout de beurre fondu, et c’est pour la classe moyenne son principal et presque unique régal, surtout pour le repas du soir (Burckhardt). Diogène de Laerte, comme Ésaü, a nommé ce potage un plat roux, et cette dénomination lui convient d’autant mieux qu’en Orient les lentilles ont une cosse rouge-brun. Il résulte du passage d’Ézéchiel qu’on faisait aussi du pain de lentilles ; Athénagore et Celse disent la même chose, et Sonnini l’appuie de son témoignage pour l’Égypte actuelle, mais seulement dans les temps de famine et pour les classes pauvres.