1°. Neuvième roi de Juda, fils de Joas et de Jéhohaddan (2 Rois 12.21 ; 14.1 ; 1 Chroniques 3.12 ; 2 Chroniques 24.27 ; 25.1). Il avait vingt-cinq ans lorsqu’il monta sur le trône (839 avant Jésus-Christ), et régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Il commença par faire mourir les meurtriers de son père, mais ne permit pas qu’on fît le moindre mal à leurs enfants, mesure de grâce et de justice, bien rare alors, bien opposée aux mœurs barbares de ces temps, mais conforme à l’esprit et à la lettre de la loi mosaïque (Deutéronome 24.16). Il comptait dans son royaume 300000 hommes en état de porter les armes ; il s’en adjoignit encore 100000 du royaume d’Israël, pour les envoyer contre les Iduméens qui s’étaient soustraits sous Joram à l’obéissance des rois de Juda, environ cinquante ans auparavant. Mais un prophète lui ayant rappelé que toute alliance avec les tribus rebelles serait fâcheuse au royaume de Juda, il comprit que c’est Dieu seul qui donne la victoire et qui met en fuite, et il se hâta de licencier les troupes étrangères, en faisant le sacrifice des cent talents (près d’un million) qu’il avait donnés pour les enrôler. La victoire se prononça en faveur de celui qui avait cru ; il vainquit les Iduméens dans la vallée du Sel. Ici s’arrête la première partie de la vie d’Amatsia ; sa foi ne l’accompagna pas dans toute sa carrière, parce que ce n’était pas une foi véritable ; il se détourna de l’Éternel, et la fin de ses jours, à dater de cette victoire, ne fut plus que péchés et malheurs. Au nombre des objets pris sur l’armée d’Édom se trouvaient les idoles de Séhir. Amatsia les adora ; puis, lorsqu’un prophète vint lui reprocher son incroyable idolâtrie, le culte de ces dieux vaincus, Amatsia lui répondit : « Qui t’a établi conseiller du roi. Cesse de m’importuner, car pourquoi te ferais-tu tuer ? » Le prophète se retira donc, après lui avoir annoncé les châtiments que Dieu ferait tomber sur lui. Et Dieu aussi s’était retiré de la cour et des conseils du malheureux roi. Enivré de sa récente victoire, il osa défier son voisin d’Israël, et lui offrit le combat. On peut croire que la cause ou le prétexte de cette guerre, ce furent les déprédations que les 100000 Israélites, frustrés du butin qu’ils avaient espéré de remporter sur Édom, avaient commises en s’en retournant dans leur pays, et dont le roi de Juda crut devoir demander satisfaction. Joas, roi d’Israël, se comparant lui-même au cèdre du Liban, et son adversaire à quelques ronces de la montagne, voulut le dissuader de son entreprise téméraire ; mais Amatsia ne l’écouta point (car cela venait de Dieu). Les deux armées se rencontrèrent à Bethsémès, et le roi de Juda, fait prisonnier avec une partie de son armée, vit les remparts de Jérusalem démolis, ses trésors transportés à Samarie, et les principaux des siens emmenés comme otages. Il survécut encore quinze ans à Joas, et par conséquent à sa défaite ; mais la fin de son règne fut sans gloire, et il périt victime d’une conjuration. Il fut assassiné à Lakis où il s’était réfugié, et son corps fut transporté à Jérusalem où on l’ensevelit avec ses pères.
2°. Amatsia, sacrificateur du veau d’or à Béthel (784 avant Jésus-Christ, Amos 7.10, et ss), dénonça à Jéroboam les prophéties d’Amos, et ses menaces contre le culte idolâtre d’Israël. Amos répondit au faux prophète, qui l’engageait à s’enfuir de devant la colère du roi : « Je n’étais pas prophète, et je n’étais pas fils de prophète ; mais je gardais le bétail, et je cueillais le fruit des sycomores ; et l’Éternel me prit quand je suivais le menu bétail, et l’Éternel me dit : Va, prophétise à mon peuple Israël » (v. 14, 15). Et après avoir donné à Amatsia la preuve de sa divine mission, Amos lui annonça à lui-même les maux qui fondraient sur sa maison, sur sa femme, et sur ses enfants. Cyrille d’Alexandrie, Épiphane et d’autres pères, ajoutent qu’Amatsia employa la violence pour forcer le prophète à se taire, et qu’il lui fit souffrir divers supplices.