(Philippiens 2.17 ; 2 Timothée 4.6)
Expression usitée dans l’Écriture sainte comme chez les auteurs profanes, pour désigner l’effusion de liqueurs que l’on répandait sur les victimes offertes à la divinité. D’après la loi juive, les libations se composaient ordinairement de vin (Deutéronome 32.38 ; Osée 9.4), que l’on versait sur l’autel d’après Josèphe, et non dans un de ses canaux seulement. Elles étaient presque toujours accompagnées d’offrandes de pain, de farine et de sel (Nombres 6.15-17 ; Joël 1.9-13 ; 2.14), et quelques auteurs ont réuni sous un même nom, et souvent confondu, les libations sèches avec les libations proprement dites ; nous parlerons des unes et des autres, voir Offrandes.
Aucun holocauste ne pouvait être offert sans qu’il s’y joignît l’une et l’autre espèce de libations, comme aussi l’homme lui-même ne mange pas volontiers de la viande sans pain et sans vin (cf. Nombres 7.87). Les libations accompagnaient également les sacrifices d’actions de grâces, mais jamais les offrandes pour le péché (Nombres 6.17 ; 15.5 ; 1 Chroniques 29.1 ; 2 Chroniques 29.35). Elles étaient présentées soit au nom de personnes isolées, soit au nom du peuple entier, tous les jours (Exode 29.40), d’autres aux jours de sabbat, d’autres enfin, lors des fêtes solennelles (Nombres 28.7-9, 14 ; 29.4). La libation qui accompagnait le sacrifice d’un agneau était de 1/10 d’épha de farine, 1/4 hin d’huile, 1/4 hin de vin ; pour un bélier, 2/10 épha de farine, 1/3 hin d’huile, 1/3 hin de vin ; pour un veau ou pour un taureau, 3/10 épha de farine, 1/2 hin d’huile et autant de vin (Nombres 15.4 ; 28.14ss ; 29.9 ; Lévitique 14.21). Dans les temps de leur égarement les Israélites faisaient des libations semblables aux faux dieux qu’ils adoraient (Ésaïe 57.6 ; 65.11 ; Jérémie 7.18 ; 19.13 ; 44.17 ; Ézéchiel 20.28), usage qui n’avait rien d’étrange pour les païens.
Des libations d’eau étaient faites pendant la fête des tabernacles (cf. 1 Samuel 7.6). On en retrouve encore d’autres exemples avant l’exil (2 Samuel 23.16). Quant au fait rapporté en 1 Rois 18.34ss, l’eau qu’Élie répandit sur l’autel était une libation extraordinaire, dont le but était symbolique en ce qu’il devait annoncer la pluie de bénédiction qui allait venir sur le pays, en même temps que cette profusion d’eau que le feu du ciel allait bientôt consumer, était destinée à mettre en évidence le ministère divin du prophète.
Sur une libation d’huile (Genèse 35.14), voir Pierres.
On sait que les païens avaient coutume de boire du vin mêlé de sang lorsqu’ils se réunissaient par serment pour une entreprise importante, dangereuse et non avouée, par exemple pour une conjuration ; on a cru trouver des allusions à cet usage (Psaumes 16.4 ; Zacharie 9.7).