Très bien traduit par Luther (Eilebeute, Raubebald) (Ésaïe 8.1-3), et assez lourdement dans nos versions « qu’on se dépêche de butiner, il hâte le pillage ». C’est un peu long pour un nom d’enfant, et on pourrait le remplacer peut-être par « presse butin, pille vite ». Ces quatre mots durent être placés en grosses lettres, par le prophète, sur un écriteau destiné à être lu par tout le peuple ; la concision de ce langage permettait à chacun d’apprendre et de retenir dans sa mémoire la promesse de la délivrance, en même temps qu’elle exprimait, la rapidité avec laquelle, au jour indiqué, la vengeance divine fondrait sur les ennemis. Achaz, roi de Juda, était vivement pressé par les armées alliées de Retsin et de Pékakh (Ésaïe 7.1) ; idolâtre et incrédule, il ne méritait pas le secours de Dieu, mais Dieu voulait punir les ennemis de son peuple sans sauver Achaz ; il annonça donc au prophète la naissance d’un fils auquel il devait donner le nom de Maher-Salal-Has-Bas, et ajouta qu’avant que l’enfant put prononcer le nom de son père, Juda serait délivré ; cette prophétie ne tarda pas à s’accomplir (2 Rois 16.9), et le roi d’Assyrie s’enrichit des secours que lui avait donnés Achaz, ainsi que du butin qu’il fit sur les rois d’Israël et de Syrie.