(Genèse 14.13)
Trois frères amoréens, amis et alliés d’Abraham, qui aidèrent le patriarche dans son expédition contre Kédor-Lahomer. On peut croire, sans toutefois l’affirmer, qu’ils avaient, comme Melchisédec, renoncé à l’idolâtrie en suivant Abraham. Mamré avait donné son nom à une forêt de chênes située au sud de Jérusalem, à l’orient des montagnes de Juda, près de la haute, large et fertile vallée d’Hébron, et qui fut, pendant quelque temps, la résidence ordinaire d’Abraham et des siens (Genèse 13.18 ; 18.1 ; 23.17 ; 25.9 ; 35.27 ; 49.30 ; 50.13). La vallée de Mamré portait aussi le nom de vallée du Térébinthe, à cause d’un arbre de cette espèce qui s’y trouvait, et qui passait pour aussi ancien que le monde. On prétendait qu’Abraham était assis à l’ombre de cet arbre lorsqu’il fut visité par les anges qui allaient à Sodome. Plus tard, on vit les Juifs, les chrétiens et les païens, y célébrer, chacun à leur manière, les solennités de leur religion ; l’on y sacrifiait des victimes, on ornait de lampes allumées le puits du patriarche, et l’on y jetait du vin, des gâteaux et des pièces d’argent. Constantin défendit cette idolâtrie, et y fit bâtir une église. Le chêne de Mamré ne survécut pas longtemps à cette persécution religieuse ; il n’en restait que le tronc au temps de saint Jérôme ; sans cela, il est à croire que les mahométans seraient venus joindre leur idolâtrie à celle qui dut être supprimée par Constantin. Quelques voyageurs modernes ont cru retrouver les ruines du tronc près des ruines de la chapelle ; mais il est difficile de s’y fier.