Les Septante traduisent ce nom hébreu en grec archonte ou roi. C’était une divinité des Ammonites, affreuse idole à laquelle on sacrifiait de petits enfants ; statue creuse, que l’on chauffait intérieurement, à forme humaine et à tête de bœuf, dont les bras étendus et brûlants recevaient les innocentes victimes qui étaient ainsi consumées (1 Rois 11.5-7, 33 ; 2 Rois 16.3 ; 21.6 ; 23.10-13 ; Lévitique 18.21 ; 20.2-5 ; Jérémie 2.23 ; 7.31 ; 19.5 ; 32.35 ; 49.1-3). Salomon, séduit par les femmes de son sérail, introduisit le premier en Israël ce culte abominable, et il paraît que dès lors, en dépit de la loi qui punissait de mort une pareille idolâtrie (Lévitique 20.2), les Juifs continuèrent sans interruption de rendre à cette divinité, dans la vallée de Hinnom, le culte qu’elle était censée demander, jusqu’à ce que vint Josias qui en renversa de fond en comble les odieux sanctuaires. Quelques auteurs ont cru que l’expression « faire passer les enfants par le feu » indiquait simplement leur consécration à Moloc, et ils pensent qu’on se bornait à faire sauter les enfants sur un feu, ou à les faire passer entre deux feux consacrés à cette idole ; mais certains passages (Psaumes 106.38 ; Ésaïe 57.5 ; Ézéchiel 16.21 ; 23.39), ne peuvent laisser aucun doute sur la nature du culte de Moloc. Voir Adrammélec.
Les Phéniciens, les Carthaginois et les Crétois sont, au rapport des historiens, les peuples qui dans l’antiquité se signalèrent le plus par leurs sacrifices humains, et même en Afrique cette coutume barbare ne fut abolie qu’au temps de Tibère. D’après les caractères connus de l’astrolâtrie babylonienne, syrienne, et phénicienne, on peut croire que Moloc était le nom donné par quelques-uns de ces peuples à la planète, réputée malfaisante, de Saturne, et c’était pour l’apaiser et se la rendre favorable, que tant de malheureux lui offrirent si longtemps le sacrifice de ce qu’ils avaient de plus cher. Le vrai Dieu ne demande pas de ses adorateurs un moindre esprit d’abnégation, un moindre renoncement à soi-même, mais il le demande autrement ; il refuse le sacrifice d’Isaac, et veut celui d’un cœur froissé. D’autres ont cru que Moloc était le même que Baal, et que le soleil. Voir aussi Actes 7.43 ; cf. Amos 5.26.