1°. Fils de Saül, voir Armoni (2 Samuel 21.8).
2°. Fils de Jonathan ; il est aussi appelé Merib-Baal (2 Samuel 4.4 ; 1 Chroniques 8.34 ; 9.40). Fort jeune encore à la mort de son père, il fut recueilli par sa nourrice qui le laissa tomber dans sa fuite, et il resta boiteux toute sa vie en suite de cet accident. Il vécut longtemps dans l’obscurité ; son épreuve était à cette époque plus encore qu’aujourd’hui, de nature à l’éloigner de la scène du monde, et il n’eût plus jamais reparu à la cour si l’ami de son père, si David, aidé de Tsiba, ne l’eût cherché et découvert dans la maison de Makir. Les biens de son aïeul lui furent rendus, il s’établit à Jérusalem et fut admis à la table du roi (2 Samuel 9). Une incroyable calomnie le perdit (2 Samuel 16.3). Tsiba accusa le timide boiteux de se poser en prétendant et d’attendre, pour se décider, l’issue de la guerre de Absalom ; le calomniateur obtint pour récompense les biens et la fortune de sa victime. Absalon était déjà maître de Jérusalem ; Méphiboseth, fidèle à son roi légitime, ne rendit point hommage au vainqueur et porta publiquement le deuil, laissant croître sa barbe et ne changeant pas de vêtements, pour protester de son attachement à la maison de David (19.24). Bientôt après, il trouva l’occasion de se justifier devant le roi, il se contenta d’établir son innocence sans demander aucune réparation, et répondit par un vœu humble et touchant à la seconde injustice que lui fit David en ne lui rendant que la moitié de ses biens, et en laissant l’autre au calomniateur. Son caractère est humble et modeste, et l’on ne saurait douter que l’infirmité n’ait mûri son âme d’une manière salutaire ; il ne réclame qu’une seule chose, l’affection de David et l’intégrité de sa propre réputation ; quant à son patrimoine il l’abandonne, et il bénit ses ennemis au lieu de s’indigner en les voyant abuser de leur force contre sa faiblesse. Les désavantages physiques assouplissent le caractère quand il ne l’aigrissent pas, et c’est une chose singulière que ce contraste dans les fruits de la difformité ; la bonne part échut à Méphiboseth, et l’esprit se fortifia d’autant que la chair s’affaiblit. Lorsque, à la demande des Gabaonites, David leur livra sept enfants de Saül pour être mis à mort (parmi lesquels se trouvait l’autre Méphiboseth), le fils de Jonathan fut encore redevable de son salut à la mémoire de son père et à l’affection de David (21.7) ; c’est le dernier fait de son humble vie raconté dans l’Écriture ; il n’est rien dit de sa mort.