1°. Prophète de l’Éternel, ami et conseiller de David, l’approuva d’abord dans le dessein qu’il avait conçu de bâtir le temple, puis dut lui annoncer de la part de Dieu que ce travail devait être réservé à son fils et successeur (2 Samuel 7.3-17). Quelques années plus tard, ce fut lui encore qui vint reprocher au monarque son adultère et son meurtre ; par un bel apologue (2 Samuel 12.1), il amena sagement le roi coupable à se condamner lui-même, et lorsque David eut dit : « cet homme est digne de mort » (cf. Exode 22.1 ; Luc 19.8), le prophète lui répondit : « tu es cet homme-là » ; parole grave et sévère, presque sublime, et d’un effet que rien ne peut rendre.
La tâche des prédicateurs de cour est toujours difficile ; les confesseurs des rois ont pu aller bien loin dans une fidèle sévérité, mais ont-ils jamais osé prononcer une parole aussi incisive ? Et si la vérité est déguisée, si l’épée s’enveloppe du fourreau, si la sévérité s’adoucit des précautions oratoires, ne voit-on pas que l’effet produit sera de même amoindri, amorti, peut-être annulé ? Il n’y a d’incisif que ce qui fait mal, et aussi longtemps que le prophète n’aura pas dit au pécheur, grand, ou petit : je parle de toi, c’est toi qui es le coupable, le pécheur ne le comprendra pas. Nathan doit servir de modèle au ministère de la vérité.
Le roi s’étant humilié, à la voix sévère qui le condamnait, le prophète put lui annoncer que Dieu lui faisait grâce de la vie, mais il ajouta que le fils de son crime lui serait enlevé. À la naissance d’un second fils de Bath-Shéba, Nathan donna au futur Salomon le nom de Jedidia, il se chargea peut-être de son éducation, resta toujours fidèle à son maître, et déjouant les complots d’Adonija (1 Rois 1.8), réclama pour son élève la couronne de David, et contribua au sacre de Salomon. Sa vie fut celle d’un vrai prophète Israélite, et son influence fut grande ; il prit part à la réforme du culte sous David (2 Chroniques 29.23), composa sur le règne de ce prince et de son fils des mémoires qui maintenant sont perdus (1 Chroniques 29.29 ; 2 Chroniques 9.29), et vit deux de ses fils remplir sous Salomon les premières charges à la cour (1 Rois 4.5). On ne connaît du reste rien de sa famille, de sa tribu, de ses premières années, ni de sa mort ; son nom seul le représente, comme il représente aussi la famille des prophètes (Zacharie 12.12). Il est rappelé encore dans le Psaumes 51.1.
2°. Fils de David et de Bath-Shua (2 Samuel 5.14 ; 1 Chroniques 3.5 ; 14.4), et l’un des ancêtres de notre Sauveur par Marie (Luc 3.31). C’est à son nom que les deux généalogies se séparent pour se rejoindre seulement au nom de Salathiel ; Matthieu fait descendre Joseph de Salomon, le frère de Nathan (1.6). Il fut père de Matthatha.
On trouve encore plusieurs personnages de ce nom ; ainsi :
3°. Voir 2 Samueluel 23.36 ; cf. 1 Chroniques 11.38.
4°. Voir 1 Chroniques 2.36.
5°. Esdras 8.16.