Le sixième fils de Jacob et le second de Bilha (Genèse 30.8 ; 35.25). Le sens de son nom est expliqué dans le texte sacré à l’occasion de sa naissance. Nous ne connaissons aucune particularité de sa vie, sinon qu’il eut quatre fils (46.24). Il fut le chef d’une des tribus d’Israël, qui comptait, à la sortie d’Égypte, 53400 hommes en état de porter les armes, marchant sous la conduite d’Akhira ; ce chiffre était réduit à 45400 lors de l’entrée en Canaan, comme celui de presque toutes les tribus avait également été réduit dans une proportion plus ou moins forte, suivant que leurs péchés dans le désert avaient été plus ou moins grands et obstinés (cf. Nombres 1.43 ; 2.29 ; 7.78 ; 26.50). Son territoire, fertile en huile et en froment, s’étendait au nord de la Palestine, ayant le Jourdain à l’orient, Aser et Zabulon au couchant, le Liban au nord, et la tribu d’Issacar au midi ; il descendait jusqu’à la mer de Tibériade (Josué 19.32). Les montagnes de Nephthali (Josué 20.7), étaient, à ce que l’on croit, les prolongements avancés du Liban qui portent aujourd’hui le nom de Dschebl-Szaffad, chaîne fort large, calcaire, avec quelque peu de basalte, et haute d’environ 1000 m, qui suit la vallée du Jourdain depuis l’Hermon jusque dans le voisinage du lac de Génésareth, d’où elle se dirige au sud-ouest, s’abaissant brusquement vers le Jourdain, et descendant, vers la Méditerranée, par une pente douce et longue, à travers d’un pays de collines, qui est fertile, en grande partie boisé, et abondant en eau. Nephthali était ainsi, selon l’oracle de Moïse (Deutéronome 33.23), « rassasié de bienfaits, et rempli de la bénédiction de l’Éternel, possédant l’Occident et le Midi ». Jacob mourant avait caractérisé son fils d’« une biche lâchée ; il profère de belles paroles » (Genèse 49.21).
Quelques interprètes, les Septante, Bochart, etc., traduisent, au lieu de biche, des chênes élancés, ce qui est moins probable, mais peut se comprendre également. On a voulu voir dans ce passage, pressé dans un sens trop prophétique, une allusion à Barac, qui était de la tribu de Nephthali, et qui, après avoir poursuivi Siséra avec la vitesse du cerf, chanta ensuite sa victoire en accompagnant les paroles magnifiques de Debora (Juges 4.6-16 ; 5.1). Placée au nord de la Palestine, et loin du centre théocratique, cette tribu eut de la peine à se défaire entièrement des Cananéens, auxquels plusieurs de ses villes restèrent longtemps tributaires (Juges 1.33) ; mais elle ne laissa pas, toutes les fois qu’elle y fut appelée, de prendre une part active aux guerres qu’Israël dut soutenir pour le maintien de son indépendance (Juges 5.18 ; 6.35 ; 7.23). Sous le schisme de la royauté, Nephthali adhéra au nouveau royaume d’Israël, et eut déjà, sous son troisième roi, Baësha, beaucoup à souffrir d’une irruption des Syriens de Damas (1 Rois 15.20 ; 2 Chroniques 16.4). Aux jours de Pékakh, une partie de ses habitants fut emmenée captive par les Assyriens (741 avant Jésus-Christ ; 2 Rois 15.29 ; cf. Ésaïe 9.1).