(hébreu Sehorah)
Les Égyptiens et les Hébreux cultivaient en assez grande abondance ce genre de céréales et notamment, l’orge à six files (Exode 9.31 ; Lévitique 27.16 ; Deutéronome 8.8 ; Ruth 2.17 ; 2 Samuel 14.30 ; 2 Chroniques 2.10-15 ; Ésaïe 28.25 ; Jérémie 41.8 ; Joël 1.11). Les orges se semaient en automne et se moissonnaient au printemps, au mois d’abib (mars, avril), presque aussitôt après la fête de Pâque ; déjà le lendemain de Pâque on en offrait au temple les prémices qu’on allait cueillir exprès dans les champs (Lévitique 23.10-12 ; 2 Samuel 21.9 ; Ruth 1.22). L’orge est de tous les grains le premier mûr, et l’on voit que lorsque la grêle tomba sur l’Égypte à la voix de Moïse, l’orge fut perdu parce qu’il commençait à former son épi, tandis que le blé et les grains plus tardifs ne furent pas endommagés parce qu’ils étaient encore en herbe (Exode 9.31). Les rabbins appelaient l’orge la nourriture des animaux, parce qu’on en nourrissait en effet les chevaux et les ânes (1 Rois 4.28). C’était, en tout cas, la nourriture des pauvres, une nourriture commune et peu estimée, citée comme exemple (Ézéchiel 13.19), d’une denrée vile et de petite valeur (voir encore Ruth 3.15 ; 1 Rois 4.22 ; 2 Samuel 17.28 ; Jean 6.9), où l’orge apparaît comme l’un des produits les plus abondants de la Palestine, l’un de ceux qui se pouvaient exporter le plus facilement sans danger pour les consommateurs. Les Arabes du Maroc ne mangent encore que du pain d’orge, et s’il est inférieur au blé, on ne doit pas non plus exagérer sa grossièreté comparative.