On est assez d’accord à traduire ainsi l’hébreu thukiim (1 Rois 10.22 ; 2 Chroniques 9.21), et le malabar tokei, qui a la même signification, peut servir à appuyer cette traduction, admise par les versions chaldéenne, syriaque, arabe, et latine ; les Septante ne l’ont pas exprimée. Salomon, est-il dit dans les passages cités, faisait venir cet oiseau de pays éloignés, soit d’Ophir, soit de ports intermédiaires, soit de l’Inde, d’où il paraît être originaire, quoique l’on en trouve aussi de beaux en Babylonie et même en Afrique. De nos jours, il n’est plus nécessaire de faire de si longs voyages pour s’en procurer, mais dans les anciens temps le paon était non seulement un objet digne de la cour de Salomon, mais encore un oiseau excessivement rare au-delà des tropiques, tellement qu’en Grèce, aux jours de Périclès, et même sous Alexandre le Grand, il était, à cause de son beau plumage, d’un prix excessivement élevé par rapport à ce qu’il coûte maintenant, et que c’était chose fort difficile de s’en procurer. Sur Job 39.16, voir Autruche.
Quelques auteurs ont voulu rendre thukiim par singes, ou par perroquets, mais ils ne s’appuient sur aucune raison solide, et quant aux singes, comme il en est déjà parlé dans les mêmes passages, cette opinion ne saurait se justifier.