Il y a en hébreu deux mots différents pour désigner le poison, l’un plus général, rôsh, qui s’applique au poison animal (Deutéronome 32.33), comme au poison végétal, plus fréquemment cependant à ce dernier ; l’autre, hhemah, qui ne se dit que du poison animal (Deutéronome 32.24). Le mot rôsh, que les anciens traduisent quelquefois par venin, quelquefois par fiel, désigne dans quelques passages une espèce de plante vénéneuse qui croît dans les champs (Osée 10.4), et dont les fruits ressemblent aux grappes de raisin (Deutéronome 32.32), et sont amers ; les uns pensent que c’est la morelle, d’autres le tithymale, d’autres la coloquinte, d’autres l’ivraie, d’autres enfin, comme Gesenius, que c’est le pavot, dont le suc finit par devenir un poison, l’opium (cf. l’eau de fiel, Jérémie 8.14 ; 9.15 ; 23.15). Il est souvent nommé à côté de l’absinthe ; ainsi dans les passages indiqués, et Deutéronome 29.18.Quant à son amertume, voir Psaumes 69.21 ; Lamentations 3.5. Des caractères donnés par les livres saints à cette plante vénéneuse, il est aisé de conclure au rejet de plusieurs des suppositions que nous avons indiquées ; il l’est moins de se prononcer définitivement pour l’une ou pour l’autre. Marc 16.18, renferme une allusion à l’usage d’adoucir ou d’abréger au moyen du poison les souffrances du condamné.