1°. Ville des montagnes de Juda (Josué 15.60). Ce nom, qui signifie grande, désigne une ville distinguée, soit par son étendue, soit par son rang comme capitale d’un pays ; il était ainsi commun à plusieurs villes, et pour les distinguer, on ajoutait à ce nom celui du pays ou du peuple auquel la ville appartenait. C’est ainsi que nous avons encore :
2°. Rabba des fils d’Ammon, capitale des Ammonites (Deutéronome 3.11 ; Josué 13.25). Après l’injure faite aux députés d’Israël, elle fut assiégée par Joab et conquise par David (2 Samuel 11.1 ; 12.26 ; cf. 1 Chroniques 20.1), mais elle ne resta pas entre les mains des Israélites (Jérémie 49.2). À l’époque de la domination macédonienne, elle reçut de Ptolémée Philadelphe le nom de Philadelphie, et c’est sous ce nom qu’elle est citée par les écrivains grecs et romains, ainsi que par Josèphe en plusieurs endroits ; elle est aussi mentionnée sur des médailles romaines comme ville de l’Arabie, ou plus exactement de la Cœlésyrie et de la Décapole, et comme chef-lieu du district arabe de Philadelphène. Cependant elle a conservé sur les lieux son ancien nom, qu’Abulféda donne encore à ses ruines. Défendue par son assiette naturelle, fortifiée par l’art, située sur les bords d’une grande rivière et au milieu d’une contrée fertile, elle existait depuis plusieurs siècles, lorsque 600 ans av. J.-C., Jérémie écrivait : Rabba sera un monceau de désolation (49.2). Rien ne faisait prévoir alors l’accomplissement de cette prophétie, et les Ammonites ne pouvaient imaginer que leur capitale, leurs forteresses et leurs opulentes cités seraient un jour transformées en vastes champs découverts où viendraient paître les chèvres et les brebis. Cependant la prophétie s’est accomplie, Seetzen et Burckhardt décrivent avec détails ce qu’ils ont vu sur l’emplacement de l’ancienne Rabba ; l’on y trouve encore des ruines remarquables qui attestent une splendeur qui n’est plus, des palais, des temples, des débris de murailles, les restes d’un amphithéâtre, de majestueuses colonnades, un pont dont les arches sont élevées, un château qui a dû être très fort, une plaine jonchée de ruines d’édifices particuliers.
3°. Rabba de Moab, capitale des Moabites, voir Ar.