Femme de Galilée qui accompagnait, avec d’autres, notre Seigneur dans ses voyages (Marc 15.40 ; 16.1). Il ressort de la comparaison de ces passages avec Matthieu 27.56, qu’elle était mère de Jacques et de Jean, par conséquent épouse de Zébédée. Les anciens en font une fille de Joseph, le père légal de Jésus ; d’autres la tiennent pour l’épouse de ce Joseph auquel elle donna deux filles ; d’autres, enfin, la font fille d’un frère du sacrificateur Zacharie, le père de Jean-Baptiste ; mais tout cela est incertain. Quoi qu’il en soit de ces dernières données, la première est sûre ; elle était mère de Jacques et de Jean ; c’est elle qui, avec l’idée d’un règne terrestre du Messie, et voyant les adhérents du roi futur se multiplier autour de lui, douze apôtres d’abord, puis soixante-dix disciples, et d’autres encore, s’empressa de recommander ses deux enfants à la protection particulière du maître, en demandant pour eux les deux meilleures places dans son royaume.
D’un mot, Jésus renversa l’échafaudage d’espérances charnelles qu’elle avait élevé dans son cœur, et, lorsqu’elle suivit le Seigneur au lieu du supplice, elle put se convaincre mieux encore qu’en effet son règne n’était pas de ce monde ; sa résurrection, dont elle fut témoin lorsqu’elle vint avec ses compagnes pour embaumer le corps, acheva de l’éclairer sur la nature du maître de ses fils, sur son royaume, et sur sa gloire. Les prétentions de Salomé, pour n’être pas repoussées comme ridicules, devaient être fondées sur une position sociale plus relevée que celle des autres apôtres, et ce fait tendrait à prouver que Zébédée n’appartenait pas aux classes inférieures de la société.
Le secret de cet entretien ne fut pas gardé ; car, peu après, on voit les apôtres irrités contre les deux frères, qui avaient assisté à la présomptueuse demande de leur mère, et qui paraissent si bien l’avoir appuyée, que Marc 10.35, la leur attribue, comme si c’étaient eux qui eussent porté la parole. On voit, par l’histoire de Salomé, combien l’amour maternel peut égarer les meilleurs esprits ; heureux si l’on peut apprendre avec elle que, pour être grand dans le royaume des cieux, il faut se faire petit à ses yeux ! Salomé était aussi le nom de la fille d’Hérodias.