C’est la traduction généralement admise de l’hébreu érèb, ou arab. Il en est parlé (Lévitique 23.40 ; Job 40.17), comme d’un arbre touffu et d’un ombrage agréable (Ésaïe 44.4). et ailleurs, comme d’un arbre croissant le long des eaux (amnicolse salices). C’est du saule pleureur qu’il est sans doute question (Psaumes 137.2) ; il vient naturellement en Babylonie et a reçu le nom technique de salix babylonica. Le zaphzepha (Ézéchiel 17.5), désigne aussi une espèce particulière de saule différente de celle qui précède ; mais les descriptions qu’ont données du safsaf les rabbins et les voyageurs modernes ne s’accordent pas assez pour qu’on ait pu le classer d’une manière définitive ; d’après Rauwolf cet arbre aurait même beaucoup de rapport avec le bouleau par la longueur, la finesse, et le jaune mat de ses feuilles ; les descriptions des talmudistes se rapporteraient au salix caprea.
Le torrent des Saules que nos versions ont, d’après les Septante, traduit par torrent des Arabes (Ésaïe 15.7), est le Wady el Âhsa qui arrose la frontière méridionale du pays des Moabites ; il prend sa source près du château d’El Ahsa sur le chemin de la Syrie, et coulant au nord-ouest, va se jeter à l’extrémité sud de la mer Morte. Hitzig a traduit le torrent de la plaine (ou du désert) en comparant le passage (Amos 6.14). Dans ce dernier passage quelques commentateurs, notamment Rosenmuller, pensent qu’il s’agit du Cédron, parce que le nom de plaine s’appliquait spécialement à la contrée des environs de Jéricho ; mais comme la frontière septentrionale est opposé à Hamath, il doit nécessairement signifier la frontière méridionale, et désigner le même torrent que celui dont il est parlé dans le passage d’Ésaïe.