Fils d’Hérode le Grand, par la samaritaine Malthace, sa cinquième femme. Ce fut le plus cruel et le plus sanguinaire des fils d’Hérode. Celui-ci, après avoir fait mourir ses fils Alexandre, Aristobule et Antipater, et après avoir interdit à Hérode Antipas toutes prétentions au trône, s’établit pour successeur Archélaüs, en réservant toutefois l’agrément de l’empereur. Le peuple et l’armée parurent satisfaits du choix d’Hérode, et prêtèrent à Archélaüs le serment de fidélité. Le nouveau monarque fit à son père de magnifiques obsèques, solennisa un deuil de sept jours, et fit de grandes réjouissances populaires. Ayant rassemblé la multitude dans les cours du temple, il promit de gouverner avec douceur et de ne prendre le titre de roi qu’après qu’il en aurait obtenu de Rome la permission. Peu de temps après, la populace se réunit tumultueusement, demandant la mort d’un homme par les conseils duquel Hérode avait, fait exécuter un Juif zélé, qui avait arraché des portes du temple l’aigle d’or qu’on y avait placée. Le peuple demandait en outre que Joazas fût dépouillé de la souveraine sacrificature, et il maudissait la mémoire d’Hérode le Grand. Pour se venger de ces insultes, Archélaüs envoya ses troupes contre la multitude, et massacra 3000 hommes sur le lieu même du rassemblement près du temple. Tout cela se passait l’année même de la naissance de notre Sauveur.
Cependant Archélaüs ne tarda pas à partir pour Rome, pour y solliciter la confirmation du testament de son père, tandis que de son côté, Hérode Antipas demandait qu’un testament antérieur, qui le faisait héritier, fût seul déclaré valide, comme ayant été écrit dans un moment où leur père jouissait mieux de toutes ses facultés. Auguste, ayant entendu les parties, ajourna la sentence. D’autre part, la nation juive pétitionnait auprès de l’empereur pour que les prétentions de la famille d’Hérode tout entière, fussent écartées, et que la Judée fut annexée à la Syrie comme province romaine. Après un délai de quelques jours, l’empereur investit Archélaüs d’une partie des domaines de son père, avec le titre d’Ethnarque ou chef du peuple, lui promettant la couronne s’il la méritait par sa conduite. À son retour en Judée, Archélaüs déposa Joazas de sa charge, sous prétexte qu’il avait excité des séditions parmi le peuple, et le remplaça par Éléazar, frère de Joazas. Mais, au bout de sept ans, les Juifs et les Samaritains, fatigués de ses violences et de sa tyrannie, le dénoncèrent à l’empereur. Contraint de comparaître, il se rendit à Rome, fut condamné à l’exil, et finit ses jours à Vienne en Dauphiné. Ce fut le caractère cruel de ce prince qui détourna Joseph et Marie de résider en Judée avec le petit enfant Jésus (Matthieu 2.22-23).