Dont le nom signifie un lieu sec et haut, ou exposé au soleil, était la plus élevée des quatre collines sur lesquelles était construite l’ancienne Jérusalem ; Robinson lui donne 708 m au-dessus de la mer ; d’autres 742. Elle était située au sud-sud-ouest de la ville ; la vallée des Tyropéens la séparait de Morija, d’Ophel et d’Acra. Le mont de Sion s’abaisse rapidement à l’ouest et au sud vers les profondes vallées de Guihon et de Ben-Hinnom ; son sol, comme celui des trois autres collines, est calcaire et blanchâtre. La montagne, du reste, est rarement citée comme telle ; sa position n’est indiquée nulle part d’une manière positive, et Josèphe, on ne sait pourquoi, non seulement ne donne aucun détail précis sur la situation de la colline, mais semble même éviter de prononcer son nom. L’incertitude qui règne sur l’identité des noms actuels avec les lieux anciennement désignés par les mêmes noms, n’a pas épargné la montagne de Sion, et Lightfoot (de même que Calmet), suivant les traces d’Aben Esra, et s’appuyant sur une fausse interprétation (Psaumes 48.2 ; Ézéchiel 40.2), l’a placée au nord de Jérusalem. Mais sauf cet essai malheureux, l’on est d’accord à reconnaître que la Sion actuelle est bien la même que l’ancienne.
Après que Jérusalem eut été conquise par les Jébusiens, la citadelle de Sion, élevée sur la colline de ce nom, fut fortifiée davantage encore, et devint le principal boulevard de la terre sainte (2 Samuel 5.7 ; 1 Chroniques 11.5). Jérusalem, située au nord-est, fut appelée la fille de Sion, et ce nom, dans le langage des prophètes désigne souvent la ville sainte tout entière ; on dit aussi la montagne de Sion (2 Rois 19.31 ; Psaumes 48.2 ; 78.68 ; 133.3 ; Ésaïe 4.5 ; 29.8 ; Abdias 17 ; Hébreux 12.22) ; la montagne sainte (Psaumes 2.6 ; Joël 3.17) ; la demeure du Dieu d’Israël (Psaumes 9.11 ; 74.2 ; Ésaïe 8.18 ; 24.23 ; Jérémie 8.19 ; etc.) ; et le nom du mont Morija sur lequel le temple était construit, disparaît ainsi devant le nom plus solennel de la Sion sainte. Plusieurs auteurs, Olshausen entre autres, étonnés de ce fait, en sont venus à conclure contre toute la tradition que les deux noms de Sion et de Morija ne désignaient qu’une seule et même colline, celle du temple.
Des caveaux creusés dans les flancs du mont de Sion renfermaient les sépulcres de David et de plusieurs de ses successeurs, dont il est écrit qu’ils furent ensevelis dans la cité de David (1 Rois 2.10 ; 11.43 ; etc.). Jean Hyrcan, plus tard Hérode le Grand, fit ouvrir ces tombeaux et en arracha tout ce qu’ils renfermaient de précieux ; au dire de Dion Cassius, une partie du tombeau de Salomon s’écroula, sous Adrien, pendant le second siège de Jérusalem. Quoi qu’il en soit, ces monuments existaient encore au temps des apôtres (Actes 2.29), et il est probable que des fouilles faites dans le mont de Sion les feront découvrir et reconnaître tôt ou tard ; une petite mosquée est aujourd’hui bâtie sur la place où la tradition prétend que se trouve le tombeau de David.
Sion, dont la moitié seule est encore comprise dans les murailles de la Jérusalem moderne, est véritablement désolée ; ses tours et ses forteresses sont détruites, sauf la tour d’Hippicus qui s’élève sur la place même du fort de David, et en présence de tant de ruines, quand la montagne reste seule debout, on comprend l’exclamation du psalmiste (125.4) ; la charrue se promène sur ces mêmes terrains où s’agitaient jadis les bannières des guerriers, et la prophétie s’est accomplie (Michée 3.12).
Sion est aussi le nom d’une ville d’Issachar (Josué 19.19), que l’on trouvait encore au temps d’Eusèbe et de Jérôme sous le nom de Séon. Il résulterait enfin (Deutéronome 4.48 ; cf. Psaumes 133.3), que le mont Hermon était quelquefois appelé Sion.