1° Vingtième et dernier roi de Juda, fils de Josias et de Hamutal (Jérémie 37.1 ; 52.1). Il s’appelait d’abord Matthania (don de Dieu), mais son nom fut changé par Nebucadnetsar, lorsqu’en 598, il l’éleva sur le trône vassal de Juda, à la place de Jehoïakin (voir Jéconias), qui l’avait précédé contrairement à l’ordre naturel de la succession. Les rapports de parenté, du reste, ne sont pas nettement établis, Sédécias, étant tour à tour appelé oncle, frère et fils de Jéchonias (2 Rois 24.17 ; 2 Chroniques 36.10 ; 1 Chroniques 3.16) ; quant au mot fils, il signifie quelquefois successeur, ou bien l’on pourrait admettre dans ce dernier passage, qu’il est parlé d’un Sédécias, fils inconnu de Jéconias, ce qui est peu probable ; les noms de frère, ou d’oncle (frère du père), se prenaient quelquefois l’un pour l’autre, et les relations de neveu et d’oncle paraissent les plus vraisemblables entre Sédécias et son prédécesseur. Sédécias, que Josèphe nous dépeint comme un homme qui ne manquait pas d’une certaine bonté naturelle, fut un des plus mauvais rois de Juda ; pour mieux dire, il ne régna pas lui-même, il n’eut de roi que le nom, et encore pas toujours ; des intrigants gouvernèrent pour lui ; les grands du royaume tenaient en mains les rênes de l’État (Jérémie 38.5). De faux prophètes, des prêtres oublieux de leurs devoirs, des sujets rebelles étaient ligués avec les grands, pour troubler le pays, le corrompre et le jeter dans le précipice (Jérémie 28 et 34). Nul n’osait parler ouvertement, et Jérémie, aux jours de la catastrophe, expia par la prison le tort d’avoir dit la vérité.
Le roi lui-même était gêné ; il tenait secrètes ses convictions et ses démarches (38.25-27). Cependant les événements marchaient ; se fiant sur l’assistance de l’Égypte, Sédécias crut pouvoir secouer le joug des Chaldéens à l’instigation de ses courtisans, et malgré les remontrances de Jérémie (37.5 ; Ézéchiel 17.15 ; cf. 2 Chroniques 36.13). Les Chaldéens s’avancèrent alors contre le pays, et après divers succès ils mirent le siège devant Jérusalem ; averti de l’approche des Égyptiens, ils marchèrent à leur rencontre, les battirent, et revinrent assiéger Jérusalem (Jérémie 37.11 ; cf. 8, et 34.21). C’était au dixième mois de la neuvième année de ce règne. Après dix-huit mois de siège, au quatrième mois de la onzième année, les Chaldéens entrèrent dans la ville sainte (588 av. J.-C., Jérémie 39.2 ; 52.5). Sédécias s’enfuit du côté de Jéricho, mais il ne tarda pas à être arrêté ; traduit devant un conseil de guerre, il fut jugé et chargé de fers ; il vit mettre à mort sous ses yeux ses fils et ses principaux officiers, puis il ne vit plus rien ; on lui creva les yeux, il fut conduit à Babylone et jeté en prison où il resta jusqu’à sa mort. Nebucadnetsar lui fit faire des obsèques royales, sans doute afin de relever sa gloire de toute celle de son illustre prisonnier (2 Rois 25 ; Ézéchiel 19 ; Jérémie 39 et 52). Bientôt Jérusalem ne fut plus qu’un monceau de ruines. Tous ces événements, jusqu’aux plus petits détails (cf. Ézéchiel 12.13 ; Jérémie 34.4), avaient été prédits par les prophètes.
Sédécias ne fut pas un roi théocratique ; il fit ce qui déplaît à l’Éternel, et sans atteindre à la perversité de ses prédécesseurs, il combla la mesure ; il laissa faire le mal ; son trône, son sceptre, ses conseillers, son peuple, tout était vermoulu ; Jérémie était une pièce de drap neuf à un vieil habit ; il ne servait qu’à faire ressortir le mal. Sédécias ne causa pas la chute du trône de David, mais il le laissa tomber et tomba avec lui.
2°. Faux prophète, (Jérémie 29.21), voir Achab 2°.
3°. Fils de Hanania (Jérémie 36.12).