Ville édomite, située au midi de la vallée du Sel ; le roi Amatsia la conquit (2 Rois 14.7), mais plus tard il paraît que les Moabites s’en emparèrent à leur tour (Ésaïe 16.1). Elle est bien connue sous le nom de Pétra, comme capitale des Nabatéens, dans l’Arabie Pétrée. Elle est située à 160 km de Jérusalem, dans une petite vallée, fertile, bien arrosée, et entourée de rochers escarpés. Sa position était aussi avantageuse au point de vue militaire que sous le rapport du commerce ; deux routes principales s’y croisaient, et la ville renfermait des dépôts considérables à l’usage des caravanes, et les trésors d’or et d’argent qu’elles y déposaient en échange de leurs marchandises. Les rocs infranchissables qui l’entouraient en faisaient une place forte, et le désert qui séparait Pétra de la Judée en rendait, de ce côté du moins, l’abord presque impossible pour une armée. Pendant la période romaine Pétra fut une résidence royale ; elle fut en particulier la demeure d’Arétas, roi de l’Arabie Pétrée. Trajan la soumit, ainsi que la contrée environnante, et Adrien paraît, d’après quelques médailles, l’avoir honorée de son nom. Burckhardt a retrouvé ses ruines dans le Wady Mousa, à deux journées nord-est d’Akaba. Un passage très étroit, arrosé d’un ruisseau qui coule entre des rochers de 24 m de hauteur, semés de tombeaux et de monuments, conduit, à l’ouest, dans une plaine qui va en s’élargissant, et où l’on trouve les ruines nombreuses et imposantes de l’ancienne Pétra ; à l’ouest et au nord, des rochers à pic semblent les protecteurs naturels de cette solitude ; deux cents hommes pourraient défendre, à l’est, le passage qui conduisait dans la ville.