Il a été parlé du lac de ce nom à l’article Génésareth. Quant à la ville de Tibériade, elle était bâtie sur la rive occidentale du lac, vers le midi, resserrée entre l’eau et la montagne ; elle possédait un palais et un stade assez remarquables. Hérode Antipas, son fondateur, l’avait nommée Tibériade en l’honneur de l’empereur Tibère ; elle fut la capitale de la Galilée avant Diocésarée. Si c’est la même que Kinnéreth (Josué 19.35), elle avait appartenu primitivement à la tribu de Nephthali, mais c’est peu probable, le lot de cette tribu commençant à Capernaüm (Matthieu 4.13 ; Josué 19.34). La contrée environnante, qu’entourent de hautes montagnes, est très chaude et très fertile, mais malsaine et fiévreuse ; il y existe plusieurs sources thermales qui contiennent du soufre, du sel et du fer, et forment un dépôt tantôt blanc, tantôt jaune.
Jésus-Christ n’est jamais entré dans cette ville, dans la demeure du renard (Luc 13.32), du meurtrier de Jean-Baptiste. La pêche, et le service du lac, formaient la principale occupation de cette population, presque tout entière grecque et païenne. Néron donna Tibériade à Hérode Agrippa II, et pendant la dernière guerre des Juifs, elle joua un rôle important ; sa défense fut longue et désespérée ; Vespasien, pour la punir, fit abattre une partie de ses murailles. Dès lors elle devint, et pour assez longtemps, une ville de savants ; ce fut là que se rassemblèrent, après la ruine de Jérusalem, quelques Juifs et quelques-uns de leurs prêtres les plus distingués ; ils y jetèrent les fondements d’une académie, qui devint célèbre par la composition de la Mishna, la fixation des points-voyelles, et la réputation des docteurs qui y professèrent ; elle passait avec Saphet, Hébron et Jérusalem, pour l’une des quatre villes où, d’après les traditions talmudiques, le Messie devait séjourner et régner.
Elle porte le nom de Claudia Tiberias sur plusieurs médailles ; sur d’autres qui datent du règne de Trajan, elle représente, à cause de ses sources, la déesse de la santé, ceinte d’un serpent, et assise sur une montagne d’où sort une grande abondance d’eaux ; sur d’autres enfin une barque lui sert d’exergue. Tibériade n’est plus aujourd’hui qu’un gros bourg de 4000 habitants, dont un quart de Juifs ; il paraît ne pas occuper tout à fait la même place que la Tibériade historique, dont on trouve encore des ruines assez considérables près de là. Tibériade fut presque détruite par un tremblement de terre le 1er janvier 1837 ; les murailles et une partie de l’ancienne ville résistèrent seules à cette catastrophe ; les habitants se sont en hâte rebâti des maisons ou des huttes de bois. Les sources sont à trente-cinq minutes de là, et à vingt pas du lac.