C’était la coiffure ordinaire des anciens Hébreux des deux sexes ; mais on ne saurait en déterminer la forme qui, d’ailleurs, devait varier beaucoup suivant les goûts des individus. Quatre noms différents sont employés dans l’Écriture :
1°. Tsaniph paraît avoir désigné la coiffure en général, celle des hommes (Job 29.14) ; des femmes (Ésaïe 3.23), et du souverain sacrificateur (Zacharie 3.5). Nos versions l’ont traduit par tiare, un peu au hasard.
2°. Mitsnépheth, également traduit par tiare, était la coiffure du souverain sacrificateur (Exode 28.4-37, 39 ; 29.6 ; Lévitique 16.4). Il n’est employé que Ézéchiel 21.31, en parlant d’une coiffure royale.
3°. Le migbahah (calottes), la coiffure des simples prêtres (Exode 28.40 ; 29.9 ; Lévitique 8.13).
4°. Le peér, traduit par magnificence (Ésaïe 61.10) ; par bonnet (Ézéchiel 24.17), et par atours (Ésaïe 3.20), était une coiffure de luxe pour les hommes (les époux) et les femmes ; selon Schrœder, un turban dressé sur la tête comme une petite tour, et qui servait de décoration. Ces deux derniers noms sont employés (Exode 39.28), en parlant des prêtres (les ornements des calottes) (cf. Ézéchiel 44.18).
Le tsephira (de Ésaïe 28.5), signifiant une couronne, n’appartient pas ici.
Les Arabes et les Persans de nos jours portent des turbans souvent magnifiques, ordinairement entourés d’une large pièce de mousseline ; mais il ne paraît pas que ces turbans modernes aient été connus des anciens ; on ne voit sur les ruines de Persépolis que des espèces de bonnets plats ou pointus, et des turbans formés de bandelettes entrelacées, qui se terminent en pointe. C’est probablement cette dernière coiffure qui faisait l’ornement des riches Israélites. Quant aux pauvres, ils se bornaient à rattacher leurs cheveux avec un ruban, ou même une ficelle, pendant leur travail, ou bien ils les retenaient avec un linge, un mouchoir quelconque, noué sur la tête. On croit trouver les turbans des Chaldéens mentionnés (Ézéchiel 23.15), et ceux des Perses (Esther 8.15 ; Daniel 3.21) ; d’autres pensent qu’il s’agit là de manteaux.