On devrait écrire Hathalie ; mais Racine a immortalisé une orthographe fautive, et peut-être plus harmonieuse ; c’est presque maintenant le seul nom connu de cette méchante reine. Elle était petite fille de Omri, et fille d’Achab et de Jézabel ; elle épousa Joram roi de Juda, et sut entraîner à l’idolâtrie son époux, et son fils Achazia (2 Rois 8.18-26 ; 884 avant Jésus-Christ). La révolution de Jéhu ayant fait périr la famille entière d’Achab, et avec elle Achazia, qui se trouvait alors à Samarie, Athalie s’empara du trône laissé vacant par la mort de son fils et, pour s’en assurer la possession, elle extermina toute la race royale. Joas, son petit-fils, encore à la mamelle, échappa seul au massacre, grâce aux soins d’une tante, Jehosébah, sœur de son père. Caché dans le temple, et secrètement élevé pendant six ans par son oncle Jéhoïada, souverain sacrificateur, il est proclamé roi à l’âge de sept ans. Les cris de vive le roi ! éveillent l’attention de la régente usurpatrice ; elle accourt, elle regarde, elle voit dans le temple un roi déjà oint de l’huile sacrée et assis près de la colonne selon la coutume des rois ; les capitaines, les sacrificateurs et tout le peuple font entendre des cris de joie qui se mêlent au bruit retentissant des trompettes. Elle s’écrie conjuration ! conjuration ! elle déchire ses vêtements, elle voudrait recourir aux quelques créatures qui lui sont restées fidèles ; mais sa dernière heure a sonné : seulement le souverain sacrificateur ne permettra pas qu’on mette à mort cette profane dans la maison de l’Éternel ; on la chasse du temple, et en rentrant dans son palais, elle trouve le châtiment qu’elle a si justement mérité (2 Rois 11 ; 2 Chroniques 23).