1°. Roi des Philistins. Ayant été frappé de la beauté de Sara femme d’Abraham qui était venu se fixer à Guérar, et croyant d’après ce qu’Abraham lui avait dit qu’elle n’était que sa sœur, il l’enleva et la prit chez lui dans l’intention d’en faire sa femme. Dieu ne permit pas que ce mariage s’accomplît ; il apparut en songe à Abimélec et le menaça d’une mort soudaine s’il ne renvoyait cette femme à son mari : déjà même, en châtiment de ce péché d’ignorance, la famille et la maison de ce prince tout entière avaient été frappées de stérilité. Abimélec, dont rien ne prouve qu’il fût idolâtre, s’excusa auprès de l’Éternel sur ce qu’il avait été induit en erreur par Abraham, rendit à ce dernier sa femme en le censurant à cause de son mensonge, lui fit un présent considérable, et lui demanda de prier pour sa famille malade. Abimélec donna entre autres à Sara mille pièces d’argent pour acheter un voile dont elle pût couvrir son visage encore éclatant de beauté malgré ses quatre-vingt-dix ans. C’était à la fois reconnaître publiquement Sara comme l’épouse du patriarche, et blâmer ce dernier pour la dissimulation dont il avait usé à son égard. Abraham continua de demeurer à Guérar, et environ quatorze ans après, lors de la naissance d’Isaac, Abimélec craignant la puissance toujours croissante de son riche voisin, vint avec Picol, le général de ses troupes, lui proposer un traité qui atteste le rang éminent du patriarche au milieu des nations, et qu’Abraham s’empressa d’accepter (1897 avant Jésus-Christ).
2°. Abimélec, fils et successeur du précédent à ce que l’on croit (1804 avant Jésus-Christ), fut trompé par Isaac comme son père l’avait été par Abraham : mais ayant aperçu de sa fenêtre quelques familiarités entre Isaac et Rebecca, il en conclut qu’ils étaient dans des rapports plus intimes qu’ils ne le lui avaient avoué. Il fit donc venir Isaac et lui reprocha la gravité de son mensonge. Isaac n’allégua d’autre excuse que la beauté de sa femme et la crainte qu’il avait eu qu’on ne le fît mourir afin de pouvoir s’emparer d’elle. Abimélec défendit en conséquence à tous ses sujets, sous peine de mort, de faire aucun mal aux deux époux. Mais comme Isaac s’enrichissait, et que sa prospérité excitait la jalousie des Philistins, Abimélec l’engagea poliment à quitter son territoire ; Isaac se rendit d’abord dans la vallée de Guérar, puis à Beër-Sébah, où les bénédictions divines continuèrent de s’attacher à sa maison ; ce qu’ayant vu Abimélec, il se repentit de ce qu’il avait fait, et voulut renouveler avec Isaac l’alliance qui avait existé entre leurs pères ; il vint donc auprès de lui avec Akhuzzath son ami et Picol chef de son armée, et confirma solennellement cette alliance à Beër-Sébah, où Isaac lui donna un grand festin (Genèse 26).
Le nom d’Abimélec paraît avoir été celui des rois Philistins en général, comme Pharaon celui des rois d’Égypte, et le Psaume 34, qui donne le nom d’Abimélec au roi Akish (cf. 1 Samuel 21.10), en est une preuve convaincante, voir Akish.
3°. Fils illégitime de Gédéon ; méchant, ambitieux et sanguinaire, il réussit, à force d’énergie et d’habileté, dans les plans de destruction qu’il conçut contre ses frères et contre les Sichémites. Il finit par trouver la mort sous les murs de Thébets, qu’il assiégeait, et périt par la main d’une femme (1235 avant Jésus-Christ).