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Blasphème
Dictionnaire Biblique Bost Westphal Calmet

Crime dont on se rend coupable envers Dieu lorsqu’on attaque, nie, ou ridiculise ses perfections, sa parole, ou ses ordonnances, ou qu’on lui attribue quelque volonté, ou quelque action basse ou mauvaise (2 Samuel 12.14 ; Tit. 2.5 ; Apocalypse 13.6). Quelquefois la même expression est employée pour désigner l’insulte, la calomnie, ou la médisance entre les hommes (1 Rois 21.10 ; Romains 5.8, dans l’original). Le blasphémateur était puni de mort par la loi de Moïse (Lévitique 24.16). Quant au blasphème contre le Saint-Esprit, quelques-uns pensent que c’est le crime des Pharisiens qui attribuaient à Satan les miracles du Seigneur (Matthieu 12.31) ; mais en considérant attentivement Hébreux 6.4-5 ; 10.26-30, voir encore 1 Jean 5.16), on se convainc qu’il faut entendre par là une incrédulité obstinée et malicieuse, qui résiste jusqu’au bout aux convictions imprimées par le Saint Esprit. « C’était, dit un prédicateur célèbre, renier la religion, la haïr, la persécuter par un principe de malice, lorsqu’on était convaincu qu’elle était émanée du ciel ». (Saurin, premier sermon sur le péché irrémissible.) Celui qui connaît Dieu et lui résiste peut être pardonné, car la connaissance du Fils modifiera peut-être ses sentiments. Celui qui connaît le Fils peut encore blasphémer et être pardonné, parce qu’il n’a connu qu’imparfaitement ; mais celui qui connaît le Saint-Esprit, c’est-à-dire qui a reçu toutes les grâces possibles, et toute la connaissance, celui-là, s’il blasphème, il le fait parce qu’il est désespérément malin ; il ne pourra pas être pardonné, parce qu’aucune connaissance nouvelle ne pourra changer ses dispositions et son hostilité. Son péché est sans remède.