1°. Chaîne de montagnes entre Aser et Issacar (Josué 19.26), qui s’étend le long du rivage sur une distance de 30 km, avant que de faire saillie dans la mer et d’y former un promontoire ; la beauté et la fertilité de ces montagnes leur ont fait donner le nom de Carmel, qui signifie vigne de Dieu. Le Carmel est élevé de 1000 m au-dessus de la mer ; il est plus haut au nord-est qu’au sud-ouest ; les eaux y sont abondantes, l’air y est sain, toute espèce de culture y prospère ; les pâturages sont encore aujourd’hui couverts de fleurs odoriférantes dont on fait une espèce de thé ; dans la région supérieure croissent des pins et des chênes, plus bas des oliviers et des lauriers (Ésaïe 35.2). Du sommet, on jouit d’une vue magnifique et fort étendue sur les côtes et la Méditerranée ; le pays environnant est frais et verdoyant ; au pied de la montagne coule vers le nord le torrent de Kison. Le côté occidental est remarquable par un grand nombre de cavernes spacieuses, qui peut-être furent habitées jadis par les Cananéens, et qui plus tard l’ont été par des solitaires ; elles servaient aussi de lieux de refuge et de places de sûreté (Amos 9.3). Le séjour d’Élie sur le Carmel est bien connu ; on se rappelle sa lutte avec le roi Achab et avec les prêtres de Baal, lorsque seul il put faire descendre le feu du ciel sur les holocaustes qu’il avait préparés (1 Rois 18) ; on se rappelle les trois cinquantaines d’Achazia, dont les deux premières furent foudroyées pour avoir parlé au prophète avec un ton inconvenant vis-à-vis d’un envoyé de l’Éternel (2 Rois 1). Élisée fit aussi du Carmel sa demeure, après que son maître eut été enlevé au ciel (2 Rois 2.25 ; 4.23). On montre encore la grotte où Élie doit avoir enseigné les mystères de la prophétie ; évidemment taillée de main d’homme dans le roc le plus dur, c’est, dit Lamartine, une salle d’une prodigieuse élévation ; elle n’a d’autre vue que la mer sans bornes, et l’on n’y entend d’autre bruit que celui des flots qui se brisent continuellement contre l’arête du cap. Sur le sommet le plus aigu du cap du Carmel, se trouve maintenant un beau monastère, tout construit à neuf, tout éblouissant de blancheur, et bien plus confortable que les cavernes des prophètes. Ésaïe 33.9-10 ; Amos 1.2 ; Nahum 1.4 et Jérémie 50.19, annoncent la désolation de cette montagne et son rétablissement futur.
2°. Le Carmel de Juda (Josué 15.55), ville située sur une montagne calcaire du même nom, riche en pâturages, au sud-ouest de la vallée de Hébron ; c’est là que demeurait Nabal, mari d’Abigaïl (1 Samuel 23.5), et que Saül, au retour de son expédition contre Amalek, érigea un arc de triomphe (1 Samuel 15.12). Les Romains y avaient une garnison du temps de saint Jérôme ; les croisés trouvèrent encore cette ville, et le voyageur Seetzeri raconte qu’on lui a montré, sur les bords de la mer Morte, une montagne nommée El Carmel, sur ou près de laquelle cette ville doit avoir existé.