(2 Rois 15.38 ; 16.20 ; 23.12 ; 2 Chroniques 28)
Fils de Jotham, roi de Juda, épousa, fort jeune encore, Abija dont il eut Ézéchias. Il monta sur le trône à l’âge de 20 ans (742 avant Jésus-Christ), et régna 16 ans. Il s’adonna tout entier à l’idolâtrie, fit passer ses enfants par le feu en l’honneur de Moloch, et sacrifia aux idoles dans le temple même de Jérusalem. Bientôt il vit réunis contre lui Retsin, roi de Syrie, et Pékach, roi d’Israël avec une armée formidable ; vaincu dans une sanglante bataille, il s’enferma dans sa capitale où ses ennemis l’assiégèrent, pendant que d’un autre côté les Iduméens et les Philistins ravageaient ses états, s’emparaient de ses forteresses et dépouillaient tous ceux qu’ils rencontraient. Achaz fit alors alliance avec le roi d’Assyrie Tiglath-Piléser, dont le secours ne lui fut pas fort avantageux. Dans ces tristes circonstances, Dieu restait encore à la postérité de David ; il envoya vers le malheureux monarque le prophète Ésaïe, pour lui annoncer une prochaine délivrance (Ésaïe 7 et 8). Ésaïe offrit même au prince, en garantie de cette promesse, de lui donner tel signe qu’il voudrait ; mais Achaz, sous prétexte de ne pas tenter Dieu (Deutéronome 6.16), refusa ; sa véritable crainte était justement de recevoir ce signe, qui l’aurait alors obligé de suivre la voie indiquée par le prophète, et d’abandonner l’alliance assyrienne. Toutefois ce signe lui fut donné : une vierge enfanterait un fils, et avant que l’enfant pût prononcer les noms de père et de mère, Achaz serait délivré. Cette prophétie eut son accomplissement : le roi d’Assyrie, pour des raisons peut-être personnelles, fondit sur les ennemis de Juda, prit Damas dont il transporta les habitants, et fit mourir Retsin. Achaz alla rendre visite au vainqueur et lui fit hommage des trésors du temple et du palais de Jérusalem. Frappé de la beauté d’un autel d’idoles qu’il vit à Damas, il en envoya le modèle au grand prêtre Urie, et lui enjoignit d’en faire construire un semblable pour le mettre à la place de celui de Salomon dans le temple de l’Éternel, auquel il fit encore plusieurs autres changements également coupables et impies. Pendant ce temps, Ésaïe et le prophète Michée (3.3-12), ne cessaient de prononcer contre Jérusalem de redoutables menaces. Elles demeuraient inutiles : d’autres prophètes, plus nombreux et plus agréables, flattaient les goûts du roi et de la multitude, et Achaz, se plaisant en leurs voix séductrices, mourut au milieu de ses iniquités (726 avant Jésus-Christ). On l’ensevelit à Jérusalem, mais on ne lui donna pas de place dans le sépulcre à côté des rois ses ancêtres. – Son nom ne se retrouve plus que pour servir de date aux oracles des prophètes (Ésaïe 1.1 ; Osée 1.1 ; etc. – Cadran de Achaz, voir Cadran.