Divinité nationale des Philistins d’Asdod et de Gaza, non sans rapports avec Hastaroth et Derceto (Juges 16.23 ; 1 Samuel 5.1-4ss). De ce dernier passage on peut conclure qu’elle avait une tête, des bras et des mains d’hommes ; d’un autre côté, l’étymologie de ce nom (dag, poisson) permet de croire que la partie postérieure de son corps se terminait en poisson, comme les tritons et les sirènes des autres païens. Pour la plupart de ces peuples, voisins de la mer, les poissons étaient un objet de culte, et les Babyloniens eux-mêmes avaient une divinité toute semblable, Odakon, mi-homme, mi-poisson, l’un des quatre bienfaiteurs de l’humanité connus sous le nom d’Oannès, et qui remontaient jusqu’aux temps du déluge.
D’après un système tout différent, Philon de Byblos fait dériver le nom de Dagon de l’hébreu dagan, qui signifie froment, blé ; il en ferait une espèce de Dieu des récoltes et des moissons. Cette opinion, partagée entre autres par Bochart, n’a guère d’autre appui que l’étymologie ; mais sous ce rapport la première se justifie également, et de plus elle a pour elle des raisons historiques d’un grand poids. Le temple de Dagon, mentionné en Juges 16, et qui fut renversé par Samson, devait être construit dans le genre des kiosques de la Turquie ; c’était une vaste place entourée de colonnes, et couverte d’un toit plat sur lequel un grand nombre de personnes pouvaient se réunir dans des circonstances solennelles et pour des réjouissances communes.