Les Hébreux, comme en général les Orientaux, exprimaient leur douleur d’une manière plus vive, plus bruyante, plus extérieure, que ne font les peuples de l’Occident : quel que fût le sujet de leur affliction, que ce fût le déshonneur, la misère, l’exil, ou la mort d’un proche et d’un ami, ils criaient et gesticulaient avec violence jusqu’à ce que le premier paroxysme de leur peine fût passé : ils mettaient la main sur la tête (2 Samuel 13.19) ; ils se frappaient la poitrine ou les reins (Nahum 2.7 ; Luc 18.13 ; Jérémie 31.19) ; ils s’arrachaient ou se rasaient les cheveux de la tête et le poil de la barbe (Esdras 9.3 ; Job 1.20) ; ils se versaient des cendres sur la tête (1 Samuel 4.12 ; 2 Samuel 1.2 ; 13.19 ; 15.32 ; Néhémie 9.1 ; Ézéchiel 27.30 ; Lamentations 2.10 ; Job 2.12) ; ou s’asseyaient et se roulaient dans la cendre et dans la poussière (Ézéchiel 27.30 ; 2 Samuel 12.16 ; 13.31 ; Ésaïe 47.1 ; Néhémie 1.4 ; Job 2.8 ; 16.15 ; Matthieu 11.21) ; ils déchiraient leurs vêtements sur la poitrine (Genèse 37.29 ; 44.13 ; Juges 11.35 ; 1 Samuel 4.12 ; 2 Samuel 1.2-11 ; 13.31 ; 3.31) ; ordonnance royale pour honorer la mémoire et le convoi d’Abner : ce passage prouve combien cette pratique était en usage (1 Rois 21.27 ; 2 Rois 5.8 ; 6.30 ; 11.14 ; 19.1 ; 22.11-19 ; Esdras 9.3 ; Esther 4.1) ; ils se faisaient des incisions ou des égratignures au visage et sur le corps (Jérémie 16.6 ; 41.5 ; 47.5 ; 48.37), quoique cet usage païen fût expressément défendu par la loi de Moïse (Lévitique 19.28 ; Deutéronome 14.1). Ils jeûnaient (voir Jeûne) lorsqu’ils menaient deuil sur un mort, revêtaient certains habits de deuil (voir Sac), négligeaient leurs vêtements et les soins même de la propreté, ne se lavaient point, n’oignaient pas leurs corps (2 Samuel 12.20 ; 14.2 ; 19.24 ; cf. Matthieu 6.17) ; ils dépouillaient tous leurs ornements en bijoux et en broderies (Ézéchiel 26.16), et, comme on l’a dit, ils se coupaient la barbe qu’ils ne regardaient pas comme un de leurs moindres ornements ; ils se couvraient le bas du visage (Ézéchiel 24.17-22 ; Michée 3.7) ou même la tête tout entière (2 Samuel 15.30 ; 19.4 ; Esther 7.8 ; Jérémie 14.3) ; ils se tenaient courbés et marchaient lentement (1 Rois 21.27) ; enfin ils montaient sur les plates-formes de leurs maisons pour y pleurer (Ésaïe 15.3 ; 22.1).
Le temps du deuil pour les morts était en général de sept jours (1 Samuel 31.13 ; 1 Chroniques 10.12) ; dans des cas extraordinaires il était plus long : Aaron et Moïse furent, chacun, pleures pendant trente jours (Nombres 20.29 ; Deutéronome 34.8), et Jacob pendant soixante et dix jours par les Égyptiens, pendant sept autres jours par Joseph (Genèse 50.3-10).
Pendant le deuil, leurs amis venaient les visiter, soit pour les consoler, soit pour leur apprêter de la nourriture (Proverbes 31.6) ; mais tout ce qu’ils mangeaient était souillé (Osée 9.4).