On trouve au chapitre cinquième des Nombres, versets 12-31, l’institution des eaux amères ou eaux de jalousie, destinées à faire reconnaître au mari soupçonneux la faute ou l’innocence de sa femme (voir Adultère). Cette épreuve était une espèce de jugement de Dieu, mais différait des épreuves du Moyen Âge en ce que par sa nature elle était inoffensive et qu’il fallait un miracle pour punir, tandis que ces dernières étaient toujours dangereuses par elles-mêmes et que le miracle était nécessaire pour sauver ; la loi divine, comme toujours, était davantage protectrice, l’épreuve des hommes était plus cruelle. L’intervention constante de l’Éternel était dans cette épreuve, plus peut-être que dans toutes les autres, une nécessité, parce que si la femme coupable ne succombait point, elle et son complice pouvaient dès ce moment regarder tout le système de Moïse comme une dérision, et tourner sans crainte en ridicule toutes les superstitions d’une religion faussement ainsi nommée, impuissante à découvrir le mal, impuissante à se faire obéir : tout tombait à la première épreuve manquée. La longueur de ces opérations était d’ailleurs destinée à obtenir des aveux, et nous ne voyons nulle part d’exemple où l’épreuve ait été exécutée. Quant à l’eau de séparation, voir Vache rousse. Nos versions ont rendu par le mot propre (Ésaïe 36.12), ce que les Hébreux, par euphémisme, appelaient l’eau des pieds.