Hommage religieux que l’on rend à la divinité, soit intérieurement, soit extérieurement ; ce terme, pris dans son sens étymologique, signifie proprement l’acte de baiser quelque chose en le portant à sa bouche. L’adoration était différente suivant la nature des cultes eux-mêmes. Chez les païens elle consistait à se couvrir d’un voile, à mettre la main sur la bouche et à faire plusieurs fois le tour de l’autel. On trouve (Job 31.26-27), une allusion à ce mode de culte rendu au soleil et à la lune (voir encore 1 Rois 19.18 : « Je me suis réservé en Israël sept mille hommes, tous les genoux qui n’ont pas fléchi devant Baal, et toutes les bouches qui ne l’ont pas baisé » ; – et Psaumes 2.12 : « Baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite ». Le passage de Genèse 41.40, peut de même se traduire : « tout mon peuple baisera sa main en ta présence ». On adorait encore de diverses manières : Jésus est à genoux (Luc 22.41) ; Salomon a les mains étendues vers les cieux (1 Rois 8.22) ; David paraît debout (2 Samuel 7.18), etc. Mais l’adoration la plus fréquente était la prostration : l’on s’inclinait profondément, ou même on se prosternait jusqu’à terre, pour témoigner un grand respect soit à Dieu, soit à des personnages de distinction qu’on voulait honorer. C’est de cette manière qu’Abraham reçoit, dans les plaines de Mamré, les trois messagers célestes qu’il prend pour des voyageurs (Genèse 18.2), Lot également se prosterne devant eux le visage contre terre à la porte de Sodome (19.1). Et lorsqu’Abraham veut obtenir des Héthiens un champ pour la sépulture de Sara, nous le voyons se prosterner devant le peuple du pays (23.7, v. encore Exode 4.31, et ailleurs). – L’adoration intérieure est la plus pure et le plus digne du vrai Dieu, mais elle aime à se manifester quelquefois par des actes extérieurs : les deux peuvent être unies, mais, par leur nature, elles sont indépendantes. C’est par cette sainte action que nous élevons nos cœurs vers l’Éternel pour magnifier sa grandeur, ou pour célébrer ses gratuités et ses merveilles envers les fils des hommes ; c’est un culte qui ne cessera jamais, et que nous rendrons à Dieu dans les joies même de l’éternité (Apocalypse 5.14 ; 7.11, etc.). L’Écriture sainte nous apprend à n’adorer que Dieu, c’est à lui seul que nous devons un culte (Exode 20.5), et tout hommage rendu à la créature est une transgression, voir Idolâtrie.