Prophète israélite, qui exerça son ministère dans le royaume des dix tribus, sous les règnes de Joram, Jéhu, Joachaz et Joas. Il était originaire d’Abel-Mehola (1 Rois 19.16), où il cultivait ses terres au moment où Élie vint le chercher et l’appeler aux fonctions de prophète (903 av. J.-C.). Il fut témoin de la glorieuse ascension de son maître, et demanda deux fois l’esprit d’Élie. Les eaux du Jourdain s’arrêtant et se divisant à sa voix, furent en quelque sorte le premier encouragement qu’il reçut, le premier gage de la puissance qui agissait en lui. Il se fait reconnaître ouvertement à Jéricho, en assainissant par un prodige les eaux de la ville. L’école des prophètes reconnaît en lui le successeur d’Élie. À Béthel, des enfants impies insultent à son infirmité : le front dégarni du prophète est l’objet de leurs moqueries ; deux ours lui servent de vengeurs (2 Rois 2.23ss). Les rois alliés d’Israël et de Juda étant venus à manquer d’eau dans leur expédition contre les Moabites, le prophète, en faisant creuser la vallée, leur fournit de quoi désaltérer leurs armées, et leur assure en outre une victoire éclatante (3.9ss). Peu après, il multiplie l’huile de la veuve d’un prophète, et il rend la vie au fils de l’hospitalière sunamite (4.1ss). Il vient encore au secours de l’école des prophètes de Guilgal, dans une famine, et remédie par un procédé simple et miraculeusement béni, à l’accident causé par une plante vénéneuse ; voir Coloquinte. Bientôt après on le voit nourrir cent personnes avec une vingtaine de pains, miracle que l’on peut considérer comme le type de la multiplication des pains opérée par notre Sauveur.
Cependant les Israélites ne devaient pas être les seuls objets des bienfaits divins dont il était le dispensateur et l’instrument. Naaman, général syrien, atteint de la lèpre, recourt à ce qu’il croit être son art ou ses talents. Le prophète s’efface ; il ne veut pas agir : c’est Dieu seul qui guérit ; l’eau du fleuve suffira ; elle suffit, en effet, malgré l’humeur et l’incrédulité du général, voir Naaman. Élisée qui n’a pas voulu s’attribuer l’honneur du miracle, en refuse également la récompense : son désintéressement devait égaler son humilité aux yeux des idolâtres. Il doit donc punir sévèrement l’avare cupidité de son serviteur Guéhazi : ce châtiment exemplaire était indispensable pour effacer dans l’esprit du prosélyte Naaman le scandale qu’avait dû lui causer cette conduite d’un Israélite.
Ses pouvoirs miraculeux se déployèrent encore à l’occasion des nouvelles constructions que nécessita l’accroissement de l’école des prophètes, et le fer de la hache surnagea (6.1ss). Il fut une seconde fois appelé à rendre des services signalés à son roi pendant une invasion des Syriens, dont l’esprit prophétique lui révélait les plans ; et ceux-ci ayant voulu assouvir leur ressentiment sur sa personne, il les frappa d’éblouissement, au moment où ils s’approchaient de Dothan pour le saisir. Lorsque Ben-Hadad vint mettre le siège devant Samarie, Élisée releva le courage des assiégeants, déjà en proie aux horreurs de la famine, par la promesse d’une prochaine délivrance. Effectivement, les Syriens saisis d’une terreur panique, levèrent subitement le siège. Le calme admirable que le prophète montra dans ces deux circonstances, ne pouvait être le fruit que d’une foi bien vivante (2 Rois 6 et 7).
Peu de temps après, il dut se rendre à Damas, pour exécuter l’ordre donné à son maître d’oindre comme roi de Syrie, ce Hazaël qui devait être contre le peuple élu un si puissant instrument de la justice divine. Nous le voyons également, continuateur de l’œuvre d’Élie, faire oindre Jéhu roi d’Israël, et lui confier l’exécution de la sentence de mort prononcée contre l’impie famille d’Achab. Sur son lit de mort il reçoit la visite du roi d’Israël Joas, et par une action symbolique, lui promet la victoire sur les Syriens qui faisaient alors beaucoup souffrir le royaume. Dieu continua de glorifier ce grand et fidèle serviteur, même après sa mort, en lui donnant le pouvoir de ressusciter un mort dont on venait de jeter le cadavre dans le sépulcre où il reposait (2 Rois 13).
Son nom ne se retrouve qu’en Luc 4.27.
Si Élie, son maître, rappelle la foi, l’énergie, l’activité de Paul, Élisée rappelle davantage la douceur et la sainteté de Jean.