C’était un honneur aux femmes Juives, comme aux Orientales, d’avoir des enfants (Genèse 24.60 ; Psaumes 113.9 ; 128.3-6) ; la stérilité était considérée comme un malheur et comme une dure punition du ciel (1 Samuel 1.6 ; Genèse 16.2 ; 30.1-23 ; Ésaïe 47.9 ; 49.21 ; Luc 1.23) ; les femmes stériles étaient même un objet d’opprobre (Job 24.21). Partout, en Orient, les enfants étaient une richesse (cf. Esther 5.11), et une postérité nombreuse, surtout des fils capables de continuer et la race et le nom, étaient considérés comme une bénédiction d’en haut (Psaumes 127 et 128 ; Ecclésiaste 6.3). Aussitôt après leur naissance, à laquelle avait présidé une sage-femme (Genèse 38.28 ; Exode 1.15), quoique pas toujours (v. 19), les enfants des Hébreux étaient baignés dans de l’eau (Ézéchiel 16.4), puis frottés de sel et entourés de langes (cf. Job 38.9). Au bout de huit jours ils étaient circoncis, et on leur donnait un nom, ordinairement en rapport avec une des circonstances qui avaient accompagné ou précédé leur naissance. L’allaitement était l’affaire de la mère (1 Samuel 1.23 ; 1 Rois 3.21) ; comme chez les Grecs, les femmes du plus haut rang n’avaient garde de négliger ce devoir de nature (Iliad. 22.83), et ce n’était que dans les palais des rois, ou bien lorsque la santé de la mère ne le permettait pas, que des nourrices entraient dans la famille, où elles jouissaient, dès ce moment, d’une grande considération (Genèse 24.59 ; 35.8). Le sevrage avait lieu ordinairement vers l’âge de trois ans (Genèse 21.8 ; Exode 2.9-10) ; on l’accompagnait d’une offrande (1 Samuel 1.24), et d’un repas de réjouissances (Genèse 21.8). Pendant les premières années, les fils et les filles recevaient une éducation commune sous les yeux de leur mère (cf. Proverbes 31.1) ; mais lorsque les premiers avaient atteint un certain âge, ils étaient remis, surtout dans les familles un peu aisées, à des précepteurs ou nourriciers (2 Rois 10.1-5 ; Esther 2.7 ; 1 Chroniques 27.32), qui étaient ordinairement des esclaves instruits, mais sur les fonctions desquels nous n’avons pas de plus amples détails. Dans les familles moins riches, ou peut-être moins occupées, le père faisait lui-même l’éducation de ses enfants (Proverbes 1.8 ; 4.3-4 ; cf. Deutéronome 6.7 ; 11.19 ; Psaumes 7.5). Les filles restaient jusqu’à leur mariage sous les yeux de leur mère et vivaient en général assez retirées. L’autorité des parents sur leurs enfants, principalement celle des pères, était presque illimitée ; cependant elle ne s’étendait pas au droit de vie et de mort, et lorsqu’un père, désespérant de corriger un enfant vicieux voulait le faire périr, il devait suivre une action juridique, le faire accuser par sa mère, obtenir une sentence du tribunal, et trouver des voisins qui consentissent à servir de bourreaux (Deutéronome 21.18-21), autant de formalités qui restreignaient de fait les droits du père à cet égard, et prévenaient de terribles infanticides.
Les enfants n’étaient pas enveloppés dans les sentences prononcées contre leurs parents (Deutéronome 24.16 ; cf. 2 Rois 14.6), à l’exception des condamnations pour dettes qui pouvaient entraîner pour eux la perte de la liberté au profit du créancier, chez les Juifs comme chez les Grecs et les Romains (2 Rois 4.1 ; Ésaïe 50.1 ; Néhémie 5.5 ; Matthieu 18.25). Lorsqu’une fille avait été vendue comme esclave, c’était sans retour, elle ne pouvait recouvrer sa liberté (Exode 21.7), parce que sans doute le législateur pensait qu’elle ne tarderait pas à devenir l’épouse ou la concubine de son maître ou de son fils ; voir Esclaves.
Les fils héritaient à l’exclusion des filles, ce qui doit toujours avoir lieu dans une législation qui autorise la polygamie, mais, lorsqu’il n’y avait pas de fils, les filles étaient admises à hériter, à condition qu’elles se mariassent dans leur tribu pour ne pas y rendre des étrangers propriétaires du sol (Nombres 26 et 36). Le fils premier-né avait une double portion, et était probablement chargé d’entretenir et de protéger ses sœurs : en tout cas, il paraît que son consentement était nécessaire à leur mariage, même du vivant du père (Genèse 24.50 ; cf. 34.13-17).