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Fruits
Dictionnaire Biblique Bost

Voir Jardins.

D’après la loi de Moïse, les fruits d’un arbre nouvellement planté étaient pendant les trois premières années réputés impurs et appelés prépuces (Lévitique 19.23) ; on ne pouvait en manger. Le produit de la quatrième année était offert en prémices à l’Éternel, et le Juif ne pouvait jouir du revenu de son arbre qu’à partir de la cinquième année. Ces prescriptions étaient si religieusement observées chez les Juifs, qu’au dire de quelques rabbins, on ne se serait pas seulement permis d’employer pour la teinture ou le chauffage les écorces des noix et des grenades pendant les années défendues. On a voulu voir dans cette loi une simple mesure d’agriculture, et Michaélis rappelle qu’en effet les jardiniers ont coutume de ne pas laisser porter de fruits aux arbres fruitiers pendant leurs premières années, et d’abattre tous les bourgeons, afin de rendre l’arbre d’autant plus vigoureux et plus riche ; comme on coupe les cheveux des jeunes filles pour qu’ils croissent dans la suite plus forts et plus beaux. Mais sans méconnaître entièrement la vérité de ce point de vue, il faut cependant voir plus haut. Le but de l’Éternel était d’habituer son peuple à lui rapporter toutes choses, à se considérer comme simple fermier de la terre, et il exigeait de lui les prémices de toute récolte et de tout produit ; ce n’eût pas été lui rendre hommage que de lui offrir les fruits débiles des premières années, et l’Hébreu devait lui présenter du meilleur de son crû, attendre ainsi que la quatrième année fût arrivée, et renoncer lui-même aux premières récoltes. On a rappelé ailleurs la défense faite aux Israélites d’endommager en cas de guerre les arbres fruitiers de leurs ennemis (Deutéronome 20.19).

Dans le langage de l’Écriture, le fruit marque quelquefois la récompense (Psaumes 58.11 ; Proverbes 1.31), ou le résultat, les conséquences (Galates 5.22 ; Philémon 1.11 ; Jacques 3.18 ; Romains 7.5). Les affections déréglées fructifient à la mort.