Province montueuse et fertile de l’Asie-Mineure, bornée au nord par la Bithynie et la Paphlagonie, à l’orient par le Pont et la Cappadoce, au midi par la Phrygie et la Cappadoce, à l’occident par la Phrygie et la Bithynie : le beau fleuve Halys la séparait du Pont et de la Cappadoce, et répandait une grande fertilité sur ses rives. Les villes principales étaient Ancyre, dont Auguste fit la métropole, Gordium, Tavium et Pessinonte, villes commerçantes.
Quelques tribus gauloises, envahies par les Cimbres (Kymry) et les Bolg, émigrèrent (594 av. J.-C.), sous les deux frères jumeaux, Sigovèse et Bellovèse, et se dirigèrent vers l’Italie sous les ordres du premier, en Bohème et en Silésie sous le second. Alors, pendant trois siècles, eurent lieu des émigrations périodiques des Galls, des Kymrys, des Bolgs et des Germains vers l’Orient leur primitive patrie. Ils touchent le Danube près de la Macédoine, et s’allient à Alexandre, puis à sa mort fondent sur la Grèce et l’Asie ; recrutés de 300000 hommes et dirigés par un de leurs brenns (ou chefs, mot dont on a fait Brennus), ils s’étendent en Grèce, mais sont repousses à Delphes et refoulés vers le Danube et les Gaules ; trois hordes galliques s’enfoncent dans l’Asie-Mineure, où Nicomède roi de Bithynie les appelle contre Zypoélas son frère (2.79), et leur donne des terres ; Attale Ier les défait et les repousse dans les limites du pays qui prend le nom de Galatie, des Galls ou Gaulois ses nouveaux habitants (240 av. J.-C.). Ils sont de nouveau défaits par Eumènell, roi de Pergame, puis en 189, par le consul Manlius Vulso, qui leur laisse leur gouvernement particulier sous les yeux d’un tétrarque romain. L’an 26, la domination romaine se fait sentir davantage et donne un procurateur à la Galatie ; Amyntas, favori d’Antoine puis d’Auguste, réunit à la Galatie proprement dite, la Pisidie, la Pamphylie et la Lycaonie : après sa mort, la Galatie n’est plus qu’une province romaine.
Les habitants continuèrent de parler longtemps la langue de leurs ancêtres, et saint Jérôme trouve à leur dialecte beaucoup de rapports avec l’allemand des environs de Trêves ; ils apprirent cependant aussi le grec, et furent à cause de ce mélange, comme à cause de leurs mariages avec des habitants de la Grèce, appelés Gallo-grecs. Leur caractère gaulois se modifia par le contact d’éléments plus civilisés, ils élevèrent des temples, et leurs mœurs s’adoucirent. Outre les indigènes et les Galates, on trouvait encore dans cette province beaucoup de Juifs qui y étaient attirés par le commerce ; Auguste y favorisa leur établissement, et même le provoqua par des mesures tout à fait avantageuses.
Les premiers missionnaires n’oublièrent pas ces contrées parmi celles qu’ils évangélisèrent (1 Corinthiens 16.1 ; 1 Pierre 1.1) ; plusieurs églises prirent naissance, et Paul en fut le premier fondateur (Galates 4.13-19 ; Actes 16.6). Crescens lui succéda (2 Timothée 4.10). Quant à l’époque de la fondation, les commentateurs ne sont pas d’accord ; Koppe et d’autres voient un premier voyage de l’apôtre en Galatie dans Actes 14.6, où il n’est parlé que des villes de la Lycaonie, Derbe et Lystre ; Pline donne en effet ces villes à la Galatie, de même que Dion Cassius ; mais Luc les en sépare positivement, d’abord dans le passage indiqué, puis 16.1-6.Les deux autres voyages seraient indiqués en 16.6, et 18.23. Mais la plupart des interprètes, notamment Hug, De Wette, et Neander n’admettent que ces deux derniers voyages, et rapportent en conséquence la fondation des églises de Galatie à Actes 16.6 ; on voit qu’il y eut alors déjà des conversions obtenues, puisqu’à son retour (18.23), Paul s’occupa de fortifier les disciples. La plupart d’entre eux étaient des païens convertis (Galates 4.8-10 ; 5.4) ; cependant il y en avait aussi d’entre les Juifs (5.2 ; 6.12-13). Paul nous les montre comme heureux, zélés, instruits par l’évangélisation, et ayant reçu Dieu (4.13-15, 18 ; 5.7 ; 6.1 ; 1.13-14 ; 6.9 ; etc.).
Épître aux Galates. Elle fut provoquée comme l’indique son contenu, par la conduite des Judaïsant qui ayant été battus en 52 à Jérusalem, irrités contre Paul, allèrent partout sur ses traces le calomniant ; Paul ayant appris à Éphèse les menées de ses ennemis, écrivit aux Galates troublés pour les avertir et les raffermir ; on voit (par 1.6), qu’il venait à peine de les quitter après sa seconde visite, et c’est pendant son séjour de deux ans à Éphèse, après son quatrième voyage à Jérusalem, qu’il faut placer l’envoi de cette lettre (Actes 19.1), vers l’an 56 environ (la suscription qui se trouve à la fin de l’épître doit être effacée comme fausse, et comme l’ouvrage postérieur d’un ignorant, quoiqu’elle soit appuyée de saint Jérôme et de Théodoret). Paul voulant répondre aux calomnies de ses adversaires, commence par l’exposé historique de sa vocation (1 et 2), et prouve qu’il n’a pas été appelé par les hommes, ni de la part d’aucun homme, mais par Dieu directement ; il s’humilie, mais relève sa mission, il raconte comment lui-même, quoique le plus jeune dans l’apostolat, bien loin de se laisser instruire par les autres, a été à même de les instruire et de les reprendre, et comment il a dû censurer Pierre qui ne marchait pas de droit pied et qui en entraînait d’autres dans son hypocrisie ; la grandeur de sa charge étant clairement établie en réponse aux accusations des Judaïsant, il passe à l’édification directe ; il expose le dogme de la justification par la foi (3 et 4), il dit la valeur secondaire, temporaire de la loi, son harmonie avec les promesses, l’actualité de la foi, sa puissance, la finalité et la liberté de l’Église chrétienne. La partie morale comprend enfin les deux derniers chapitres (5 et 6), où Paul montre la toute-puissance de la liberté chrétienne et de la foi, la différence entre la vie selon la chair et la vie selon l’esprit. Le but de sa lettre est le rapport de la loi à l’Évangile, traité de manière polémique.
L’authenticité de cette épître n’a jamais été révoquée en doute d’une manière un peu sérieuse. Un grand nombre de commentateurs l’ont expliquée ; outre Calvin et Olshausen, nous ne citerons que Schott, Usteri, et en français Sardinoux.