1°. Le mot hébreu rothem se trouve en 1 Rois 19.4-5 ; Job 30.4 ; Psaumes 120.4, et les Septante l’ont traduit de quatre manières différentes, ce qui prouve qu’ils n’avaient pas une connaissance bien claire et précise de l’arbre indiqué : Josèphe lui-même, en parlant de l’arbre sous lequel s’assit Élie dans le désert (1 Rois 19), se borne à dire : « sous un certain arbre ». Jérôme, d’après Aquila, l’a traduit par genévrier, le syriaque par térébinthe, et le caldéen par genêt ; nos versions ont conservé genêt dans le passage des Rois et ont mis genévrier dans les deux autres ; il est très difficile de décider ; Calmet pense qu’il faut l’entendre d’une manière générale de tout arbuste sauvage ; Winer penche pour le genêt d’après l’analogie de l’arabe ratam (cf. l’espagnol rétama, venu des Maures). Le genêt (genista rœlem), est un arbuste peu considérable des plaines de l’Arabie, avec des rameaux petits, cannelés, opposés, feuilles simples, fleurs blanches, fruit en cosse, allongé, avec deux rangs de graines. La racine est extraordinairement amère et ne peut servir de nourriture qu’en cas d’extrême besoin ; la fin de Job 30.4, peut se traduire, ou bien comme nos Bibles l’ont rendu « pour se chauffer », ou bien « la racine des genêts pour leur pain (nourriture) » ; cette dernière traduction est favorisée par le contexte. Le genêt servait aussi comme moyen de chauffage ; il donnait des charbons très ardents et d’une combustion lente et durable ; la langue du méchant leur est comparée pour ses effets désastreux, difficiles à réparer (Psaumes 120.4). Grêle et sec, cet arbuste donne peu d’ombre, toutefois on sait encore l’apprécier sous ce rapport dans les landes de sa patrie, et le prophète fuyant les fureurs de Jézabel, recherche dans le désert son ombrage protecteur (1 Rois 19.4).
2°. Genêt, employé dans le sens de coursier par quelques-unes de nos versions (1 Rois 4.28), est un vieux mot français que Martin a trouvé bon pour éviter de répéter deux fois dans un verset le mot cheval.