(Hébr. rimmon. Nombres 13.24 ; 20.5 ; 1 Samuel 14.2 ; etc.)
On distingue le grenadier sauvage et le grenadier domestique ; ce dernier, haut d’environ trois mètres, a des rameaux menus, anguleux, armés de quelques épines, et revêtus d’une écorce rougeâtre ; ses feuilles, semblables à celles du myrte, sont moins pointues, et d’un vert tirant sur le rouge ; la fleur est grande, belle, rouge pourpre et d’une forme élégante ; le calice est dur, oblong, et en forme de cloche ; le fruit est une espèce de pomme couverte d’une écorce rougeâtre en dehors, et rouge en dedans, il s’ouvre en long, et ses neuf ou dix loges renferment des grains pleins de pépins et d’une espèce de jus rouge comme du vin. La grenade participe à toutes les qualités des fruits d’été, elle rafraîchit, et apaise la soif ; le moût de grenadier (Cantique 8.2), désigne ou un véritable vin fait de ce fruit, ou plutôt un vin acidulé avec du jus de grenade, selon l’usage que l’on trouve maintenant encore en Orient.
Le grenadier sauvage est plus rude et plus épineux que le précédent, ses fleurs sont astringentes, et sont employées utilement dans les pharmacies. On le trouve en Palestine, en Syrie, en Arabie, et dans la plupart des contrées du midi ; c’est Varbor punica de Pline, le punica granatum de Linnée.
Les espions du désert, en rapportant de Canaan des grenades avec des figues et des raisins, prouvent combien ce fruit était estimé (Nombres 13.24 ; 20.5), et expliquent les regrets des Hébreux au souvenir de l’Égypte, où ce fruit se trouvait en abondance. Moïse lui-même, dans l’énumération qu’il fait des richesses de Canaan, mentionne expressément la grenade à côté du blé, de l’orge, de l’olive et des autres produits de la terre (Deutéronome 8.8). La forme et la beauté de la grenade l’ont fait mettre comme frange à la robe du souverain sacrificateur, avec des clochettes d’or, les clochettes alternant avec les grenades brodées des couleurs les plus éclatantes, bordure qui signifiait peut-être que le ministre du Seigneur doit, en marchant, porter des fruits excellents et faire retentir le message dont son maître l’a chargé (Exode 28.34 ; cf. 1 Rois 7.18-20, 42 ; 2 Rois 25.17), où l’on voit que des grenades étaient l’un des principaux ornements des colonnes du temple de Salomon. Une tranche de grenade est employée, dans le style oriental et poétique, comme le plus bel emblème d’une joue rose et fraîche (Cantique 4.3).