L’hébreu Nechosheth, dans la Bible, désigne le cuivre, et non pas le métal que nous appelons communément airain ou bronze, lequel est d’une invention plus moderne. Anciennement les outils, instruments, etc., qui dans la suite se firent en fer, étaient surtout en cuivre. Déjà dans la septième génération après Adam, Tubal-Caïn travaillait ce métal (Genèse 4.22). Chez les anciens Hébreux les armes étaient de cuivre, même les arcs (1 Samuel 17.5-38 ; 2 Samuel 22.35 ; 1 Rois 14.27 ; Job 20.24). Les Philistins lièrent Samson avec des chaînes de cuivre (ou d’airain, Juges 16.21). Beaucoup de meubles et ustensiles du tabernacle, les colonnes du temple de Salomon (1 Rois 7.13-21), le grand bassin appelé la mer d’airain (2 Rois 25.13), et d’autres objets qui servaient aux sacrifices étaient pareillement de cuivre (2 Chroniques 4.16), de même que les miroirs de femmes (Exode 38.8 ; cf. Job 37.18). Les marchands de Méshec et de Tubal apportaient des vases de cuivre au marché de Tyr (Ézéchiel 27.13).
Il est aussi parlé ailleurs de cuivre poli et brillant, et l’on croit que c’était le métal connu des Grecs et des Romains sous le nom d’aurichalcum. Il y en avait de naturel et d’artificiel ; ce dernier, appelé œspyropum, par Aristote, était une sorte de cuivre jaune ou de laiton. L’aurichalcum naturel est peu connu : les anciens ne nous ont laissé que des renseignements incomplets à cet égard ; il paraît qu’il avait l’éclat et la couleur de l’or, et la dureté du cuivre, et comme on le tirait des Indes, quelques savants pensent que c’était notre platine ; mais la chose est peu probable. Le trésor de Darius renfermait plusieurs vases de ce métal (v. encore Esdras 8.27). De nos jours il y a des savants qui croient que l’aurichalcum est un métal dont parle le voyageur Chardin et dont il dit qu’il se trouve dans l’île de Sumatra, qu’il y est plus estimé que l’or, et que les rois seuls ont le droit de le posséder : il tient le milieu entre l’or et le cuivre. Sa couleur est un rose pâle très fin ; il se laisse facilement polir et surpasse l’or en lustre et en éclat. Bochart et d’autres encore supposent que ce métal est désigné (Ézéchiel 1.4-27 ; 8.2), par le mot chaldéen Hasmal (qui signifie composition d’or et de cuivre), auquel le prophète compare la clarté lumineuse et brillante qu’il voyait dans sa vision céleste. Les versions grecque et latine traduisent ce dernier mot par Electrum, qui désigne non seulement l’ambre jaune, mais encore un métal composé d’or et d’argent, très estimé des anciens à cause de son éclat. L’apôtre Jean, dans l’Apocalypse 1 . 15 ; 2.18, rend ce mot par cuivre ardent, ou cuivre qui brille comme s’il était ardent ; Luther le rend par laiton, Bochart y voit une composition d’or et d’argent ; mais ces traductions ne sont que des hypothèses plus ou moins probables, et toutes les savantes recherches que l’on a pu faire jusqu’à nos jours n’ont encore amené aucun résultat clair et satisfaisant sur ce point.