1°. District au-delà du Jourdain dans la demi-tribu de Manassé (Deutéronome 3.14 ; Josué 12.5 ; 13.13), et dans le voisinage de Maaca et de la Syrie, ce qui explique comment cette contrée peut être appelée Gueshur de Syrie (2 Samuel 15.8) ; quoique quelques auteurs, Jahn et Gesenius, aient voulu voir là un autre Gueshur que celui dont il est parlé dans le Deutéronome. Gueshur, à l’époque de Salomon, formait encore un petit État monarchique indépendant, dont le roi était beau-père de David et grand-père d’Absalom (2 Samuel 3.3 ; 13.37 ; 14.23 ; 15.8 ; voir 1 Chroniques 2.23). Les Gershuriens, dit Braem, sont, à ce qu’on suppose, des Ismaélites qui, par des circonstances inconnues, se seraient établis dans les montagnes qui forment le bras sud-est de l’Hermon. Ce sont les Ituréens, que les auteurs grecs et romains disent être un peuple de brigands, la plus barbare de toutes les nations. Manassé ne les a pas soumis sans de grands efforts, et Rome dans toute sa puissance leur a fait longtemps la guerre avant de les dompter. On les croit ancêtres des Drusses, peuple belliqueux et passionné de sa liberté, dont la religion est un mélange de l’idolâtrie syrienne et du mahométisme.
2°. Une autre peuplade de ce nom est mentionnée (1 Samuel 27.8), comme habitant le sud de la Palestine avec les Guirziens et les Amalékites ; ils étaient sans doute voisins des Philistins, tirant du côté de l’Égypte, mais on ne peut déterminer au juste leur territoire, d’autant moins que l’historien des livres de Samuel semble indiquer que de son temps déjà les Gueshuriens avaient changé de demeure.