Outre les pains qui avaient assez ordinairement la forme de gâteaux, les Israélites avaient diverses espèces de gâteaux proprement dits, dont nous n’énumérerons pas les noms hébreux, et dont les nuances ne sont pas toujours bien connues : a) Il s’agit de gâteaux cuits sous la cendre, ou entre deux pierres brûlantes ; ils étaient faits quelquefois de fleur de farine, quelquefois d’orge (Genèse 18.6 ; 19.3 ; 1 Rois 17.13 ; Ézéchiel 4.12). b) Des gâteaux à l’huile cuits sur le gril (Lévitique 2.7). c) Une espèce de pouding ou beignets, cuits dans la poêle (2 Samuel 13.6-8.) d) Des gâteaux cuits au four, arrosés d’huile, et offerts d’ordinaire en sacrifices, (2 Samuel 6.19 ; Exode 29.2 ; Lévitique 2.4 ; 7.12 ; 8.26 ; Nombres 6.13). e) Des beignets ou gâteaux très minces, rissolés, faits de fine farine et oints d’huile (Exode 29.2 ; Lévitique 8.26 ; 1 Chroniques 23.29). f) Des gâteaux de miel (Exode 16.31), encore maintenant en usage ; ce sont peut-être des gâteaux de cette espèce qu’il faut voir dans les passages mal traduits (2 Samuel 6.19 ; 1 Chroniques 16.3 ; Cantique 2.5 ; Osée 3.1), au lieu de flacons de vin ; ce seraient des gâteaux de raisins. g) Gâteaux offerts à la reine des cieux, et dont on ignore la composition (Jér.7.18 ; 44.19).
La plupart de ces gâteaux étaient destinés à être offerts dans les temples, ils appartenaient aux offrandes non sanglantes, ou minhha, et remplaçaient pour les pauvres des sacrifices d’une plus grande valeur, du moins pour ce qui regarde les offrandes volontaires, car pour les sacrifices d’obligation la loi ne permettait que l’échange d’un animal contre un autre (cf. Lévitique 14.21). Les gâteaux devaient toujours être salés et sans levain, cuits au four et arrosés d’huile (Lévitique 2.4-5) ; le prêtre en prenait ce qui devait être brûlé sur l’autel et gardait le reste pour lui, voir Libations. Le gâteau des jalousies que le prêtre devait offrir pour la femme soupçonnée d’adultère (Nombres 5.15), devait être fait avec la dixième partie d’un épha de farine d’orge, sans huile ni encens ; le prêtre devait le tournoyer et en offrir une poignée sur l’autel (v. 25 et 26). L’orge, au lieu de fine farine, marquait l’humiliation de la femme soupçonnée.